La startup Newcleo ambitionne de mettre en service un réacteur nucléaire de petite taille près de la centrale de Chinon (Indre-et-Loire) d'ici 2031. Néanmoins, ce projet est déjà qualifié de « totalement irréaliste » par de nombreux opposants. Ce débat intense résonne alors que la première centrale nucléaire française de Chinon fête ses 60 ans.
Newcleo, lauréate d’un appel à projets gouvernemental, propose un réacteur à « neutrons rapides » qui se veut plus sûr et efficace. Les militants de l'association « Stop-Newcleo Chinonais » organisent des réunions publiques, attirant l'attention sur les doutes concernant la faisabilité de cette technologie. Michel Labrousse, ancien membre du Commissariat à l’Énergie Atomique, a affirmé lors d'une récente conférence : « On s’interroge beaucoup sur la crédibilité de ce type de projet. »
Ce mini-réacteur modulaire sera équipé d'une cuve étanche et non pressurisée, conçue pour fonctionner avec un caloporteur à base de plomb. D'après Newcleo, ce système permettrait un refroidissement efficace du combustible, en exploitant la température d’ébullition élevée du plomb. Les ingénieurs soulignent également que ce choix aurait l'avantage de réduire les risques d'accidents graves.
Pour le spécialiste des énergies, Jean Dupont, les réacteurs de nouvelle génération pourraient représenter une avancée dans la transition énergétique, mais il prévient : « Il est crucial de s'assurer que toute innovation soit fondée sur des bases solides et éprouvées. » Ce qui reste à prouver dans le cas de Newcleo, qui apporte un souffle d’innovation mais aussi une vague de critiques sur son parcours.
En parallèle, le projet soulève aussi des préoccupations locales, notamment sur l'impact environnemental et la sécurité. En effet, l'Association pour la protection de l'environnement de la Loire évoque des risques potentiels pour la biodiversité locale, appelant à un suivi environnemental rigoureux au-delà des déclarations de Newcleo.
Avec ces nombreuses interrogations, le projet de Newcleo semble piégé entre promesses d’avenir énergétique et scepticisme croissant. Alors que les délais se resserrent, il reste à voir si le mini-réacteur verra vraiment le jour et dans quelles conditions. Selon le rapport de l’Assemblée nationale, un débat public pourrait être organisé d’ici la fin de l'année pour évaluer la viabilité de cette initiative.







