Le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a qualifié ce mercredi 17 décembre d'« inquiétante » l'intrusion informatique survenue au sein de son ministère. Lors d'une séance à l'Assemblée nationale, il a évoqué l'« ampleur » de cette attaque et annoncé des restrictions immédiates, comme l'implémentation obligatoire de la double authentification pour les agents.
Interrogé par la députée Marie-Agnès Poussier-Winsback (Horizons) sur les conséquences de cette intrusion, Nuñez a reconnu la gravité de la situation, survenue la semaine précédente. Des informations dévoilées par Le Monde indiquent que plusieurs mots de passe auraient été transmis « en clair » via des messageries professionnelles vulnérables, révélant ainsi une carence inquiétante en ce qui concerne l'hygiène numérique au sein de l'administration.
Les experts en cybersécurité avertissent que cette attaque pourrait s'inscrire dans un contexte plus large de tentatives malveillantes visant les institutions publiques. Un analyste de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) a expliqué que des tensions géopolitiques actuelles exacerbent la menace des cyberattaques. Il souligne également que le gouvernement doit impérativement renforcer ses protocoles de sécurité afin de prévenir de telles situations à l'avenir.
Au-delà des mesures techniques, cette affaire soulève des questions sur la sensibilisation des agents publics à la cybersécurité. Un rapport de l’Institut Montaigne plaide pour des formations renforcées visant à éduquer les employés sur les meilleures pratiques numériques. Nuñez a promis d'œuvrer pour une révision de ces pratiques au sein du ministère.
En attendant, le gouvernement reste sous pression pour démontrer qu'il peut garantir la sécurité des données sensibles. Les événements récents accentuent l'urgence d'améliorer les capacités de protection contre les cybermenaces, notant que l'intégrité de l'administration publique est en jeu.







