Ce jeudi 10 décembre, l'Assemblée nationale a unanimement adopté une proposition de loi portée par la députée socialiste Ayda Hadizadeh, visant à garantir qu'aucun enfant placé ou protégé ne soit privé d'un avocat dans le cadre des mesures d'assistance éducative. Cette initiative, qui a reçu le soutien du ministre de la Justice Gérald Darmanin, fait écho aux préoccupations croissantes concernant la protection des mineurs vulnérables.
La loi, qui sera débattue en séance publique le 11 décembre, a été saluée comme une avancée nécessaire par de nombreux acteurs du secteur. Comme l'a souligné Hadizadeh, l'avocat joue un rôle essentiel dans la défense des droits des enfants, agissant en tant que « porte-parole » de leurs préoccupations. « Le juge, bien qu'essentiel, n'est pas immergé dans le quotidien de ces enfants », a-t-elle ajouté, soulignant l'importance d'une représentation juridique adéquate.
Toutefois, la loi n'est pas exempte de critiques. Certains opposants, notamment de la droite, craignent une « judiciarisation excessive » des affaires liées à la protection de l'enfance. La députée Élisabeth de Maistre des Républicains a exprimé ses réserves, arguant qu'une telle mesure pourrait conduire à une augmentation des recours juridiques, détournant ainsi l'attention des objectifs d'éducation et de réhabilitation des mineurs. En revanche, des experts, comme la pédagogue Marianne Maximi, ont soutenu que les éducateurs, bien qu'experts en développement, ne sont pas préparés à naviguer dans le complexe paysage juridique.
En parallèle, d'autres propositions de loi axées sur la protection des mineurs ont été soumises. L'une d'elles, visant à prolonger l'accès aux services de protection de l'enfance pour les mineurs soupçonnés d'être majeurs, a été rejetée. Le député du Rassemblement national, Théo Bernhardt, a critiqué ce texte, arguant qu'il favoriserait l'octroi de titres de séjour injustifiés.
Alors que le débat se poursuit à l'Assemblée, cette initiative législative souligne un besoin urgent de réformer la justice pour enfants en France, afin de mieux protéger ceux qui en ont le plus besoin. En s'assurant que chaque enfant placé ait accès à un avocat, l'État fait un pas en avant vers une justice plus équitable et responsable pour les plus vulnérables.







