Le mardi 9 décembre, l'Assemblée nationale se prépare à un vote décisif sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, un tournant qui pourrait influencer l'avenir du gouvernement de Sébastien Lecornu. Après plusieurs jours de débats intenses, les députés devront se prononcer sur un texte soumis à de fortes pressions politiques, notamment suite à un accord fragile avec le Parti socialiste.
Ce texte prévoit plusieurs mesures controversées, telles que l’abandon du gel des pensions de retraite pour celles sous 1.400 euros et la suspension de la réforme des retraites déjà en place jusqu'en janvier 2028. Les compromis conclus avec le PS, tels que l'augmentation de la CSG sur les revenus du capital, pourraient ne pas suffire à garantir une majorité au sein de l'Assemblée.
Le climat reste tendu, avec une forte opposition attendue de la part des groupes comme le Rassemblement national et La France insoumise, qui avaient voté contre le volet recettes. En revanche, les députés de la coalition Ensemble pour la République et du MoDem ont de bonnes chances de soutenir le texte, bien que certains membres expriment leur réticence face à ce qu'ils considèrent comme un budget imparfait.
Les groupes Horizons et Les Républicains, bien qu'hésitants, pourraient également se ranger derrière l'abstention, un scénario qui pourrait faire pencher la balance. Édouard Philippe, leader d'Horizons, incite ses membres à s'abstenir, tout en critiquant les augmentations du déficit public, ce qui déclenche des inquiétudes quant à la stabilité gouvernementale.
Avec seulement quelques heures avant le vote, des mains tendues vers les Écologistes et les modèles Liot démontrent la nécessité d'un consensus. Des promesses d'amendements concernant l'emploi et la compétitivité, notamment un fonds de 100 millions d'euros pour les Outre-mer, sont mises sur la table.
Les économistes soulignent que le rejet du texte pourrait aggraver la situation financière de la Sécurité sociale, qui pourrait voir son déficit atteindre 30 milliards d'euros en 2026. Selon des experts économiques, cette situation pourrait avoir des répercussions à long terme sur le modèle social français.
En cas d'échec du vote, le Premier ministre Lecornu ne pourra probablement pas se maintenir à son poste, ayant exclu l'usage de l'article 49.3, qui aurait permis de passer le texte sans vote. Ce choix limite considérablement ses options et pourrait éclaircir l'horizon politique pour ses adversaires.







