Le climat entre l'Allemagne et la France s'est détérioré avec la décision du syndicat IG Metall de ne pas coopérer avec Dassault Aviation dans le cadre du programme Scaf, dédié au développement d'un nouvel avion de combat européen. Dans une lettre récente adressée au ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, et au ministre des Finances, Lars Klingbeil, le vice-président d'IG Metall, Jürgen Kerner, a clairement exprimé le refus de son syndicat de s'associer avec Dassault, tout en restant ouvert à une collaboration avec d'autres entreprises françaises.
Kerner souligne que, bien que l'amitié franco-allemande ainsi que la coopération européenne soient des principes fondamentaux, l'attitude de Dassault Aviation compromet ces valeurs, déclarant que l'entreprise agit "pour des raisons égoïstes". Ce heurt est symptomatique de tensions plus larges qui existent entre Paris et Berlin, exacerbées au fil des mois.
Le programme Scaf, dans lequel Dassault agit en tant que leader, a déjà connu de nombreux obstacles. Au cours des récents mois, des frictions se sont intensifiées entre Airbus et Dassault, ce dernier ayant affirmé à plusieurs reprises qu'il pourrait gérer la production de l'avion de combat seul. Cela a suscité des interrogations quant à la viabilité de la coopération au sein du projet. Selon des experts du secteur, comme le consultant en défense Pierre Tran, cette situation pourrait mettre en péril l'unité européenne dans le domaine de la défense et compromettre l'atteinte des objectifs technologiques ambitieux de l'Europe.
Les discussions entre les gouvernements devraient se poursuivre, avec la ministre des Armées, Catherine Vautrin, qui se rend à Berlin pour tenter de dénouer la situation. La résolution de ce conflit est essentielle pour l'avenir de la défense européenne et pour maintenir un front uni face aux défis stratégiques contemporains.







