La capitale du Vietnam, Hanoï, se trouve plongée depuis plusieurs jours dans un épais brouillard de pollution, aggravant les difficultés respiratoires parmi la population. Selon les dernières données de l'organisation IQAir, la qualité de l'air a atteint des niveaux parmi les plus mauvais au monde, plaçant Hanoï juste après New Delhi sur l'échelle de la pollution.
Les habitants de la ville, qui compte près de neuf millions d'habitants, signalent des conditions de vie de plus en plus difficiles. Dang Thuy, une résidente d'Hanoï, déclare à l'agence AFP : "J'ai eu du mal à respirer dans la rue ces derniers jours". Pour y remédier, elle a décidé d'acheter deux purificateurs d'air pour son appartement.
La situation s'est intensifiée au point que le gouvernement local a conseillé aux citoyens de limiter leurs sorties et a même envisagé la fermeture des écoles si la pollution ne se résorbe pas. Un décret a été émis pour renforcer les contrôles concernant les déchets brûlés illégalement et le nivellement des poussières sur les chantiers de construction. Toutefois, des observateurs rapportent que ces mesures semblent être largement ignorées, nombreux étant ceux qui continuent à travailler sans respecter les consignes de sécurité.
Des experts en santé publique mettent en garde contre les conséquences à long terme de cette pollution, notamment les risques accrus de maladies cardiovasculaires et de cancers du poumon. Le docteur Nguyen Van Tam, pneumologue à l'hôpital central de Hanoï, souligne que "la pollution de l'air à Hanoï est principalement causée par le trafic automobile, le boom des constructions et les émissions des centrales à charbon".
Alors que la ville se débat avec cette crise, les autorités ont annoncé des projets ambitieux pour interdire progressivement les motos à essence dans le centre-ville d'ici juillet prochain, espérant ainsi réduire le niveau de pollution. Mais beaucoup se demandent si ces mesures seront suffisantes pour améliorer la qualité de l'air.
Malgré les interventions des autorités, les résidents continuent de vivre sous le fléau d’un air pollué, interrogeant l'efficacité de ces annonces et la réactivité des actions mises en place. Comme l’a mentionné une autre habitante, “les autorités agissent beaucoup sur le papier, mais peu de choses changent dans notre réalité quotidienne”.







