La Grande-Motte, joyau du littoral méditerranéen, s'engage activement dans la transition énergétique en adoptant un système de chauffage innovant basé sur l'utilisation de l'eau de mer. Ce projet ambitieux permettra de connecter 16 bâtiments, incluant des immeubles d'habitations et des infrastructures publiques, à un réseau de chaleur alimenté par la thalassothermie.
Ce procédé, bien que connu depuis plusieurs décennies, connaît un regain d'intérêt grâce aux avancées technologiques des pompes à chaleur. La ville se joint ainsi à d'autres destinations balnéaires comme Marseille et Monaco, qui ont déjà intégré cette méthode durable dans leur politique énergétique.
Selon Stéphan Rossignol, maire de La Grande-Motte, cette initiative devrait permettre de diminuer les émissions de gaz à effet de serre d'environ 1800 tonnes de CO2 par an tout en réduisant les factures énergétiques des citoyens de 10 %. En effet, ce système ne génère pas d’îlots de chaleur, contrairement aux climatiseurs conventionnels, comme l’a souligné Sylvie Jéhanno, PDG de Dalkia, lors de l'inauguration du réseau qu'elle gère.
Actuellement, la France voit une quinzaine de projets similaires émerger, notamment sur la façade méditerranéenne, répondant à des besoins croissants en matière d'énergies renouvelables. Alexis Tawfik, directeur commercial pour Engie Solutions, explique que les caractéristiques du littoral atlantique rendent l’implantation de ces systèmes plus complexe en raison des marées, ce qui favorise ainsi les initiatives sur la Côte d'Azur.
Cependant, ce développement reste largement soutenu par des fonds gouvernementaux, l’État contribuant à hauteur de 7 millions d’euros sur un total de 13,5 millions d’euros d’investissement pour le projet de La Grande-Motte. Ce choix soulève des préoccupations environnementales, notamment le risque de réchauffement des eaux de mer à proximité des points d’extraction et de rejet. Selon le Cerema, l'organisme chargé d’évaluer ces impacts, une attention particulière sera portée sur les températures pour éviter des modifications dommageables des écosystèmes marins.
À l’avenir, d'autres villes côtières, comme Cannes, prévoient de mettre en service des réseaux similaires, illustrant ainsi un tournant majeur vers un avenir énergétique plus durable. À travers la mise en place de tels systèmes, la France espère non seulement réaliser des économies d'énergie, mais aussi répondre aux enjeux environnementaux actuels tout en préservant la biodiversité marine.







