Le combat pour l'environnement à Saint-Herblain ne faiblit pas. Quelques semaines après que la cour administrative d’appel de Nantes a jugé irrecevable un recours contre l’autorisation d’un méthaniseur prévu quai Cormerais, les riverains, regroupés au sein de l’association des riverains de Haute-Indre (Adrhi), ont décidé d’aller jusqu’au bout de leur démarche en engageant un pourvoi en cassation devant le Conseil d’État.
Après avoir consulté un avocat spécialisé, qui a estimé que leurs chances de succès étaient « loin d’être vouées à l’échec », l’association a choisi de poursuivre le combat. Ce recours, déposé le 21 décembre, représente pour eux « la dernière ligne droite » dans une affaire qui suscite de nombreuses inquiétudes depuis plusieurs années.
Un vice de forme bloque l'examen des préoccupations
La cour d’appel avait confirmé, le 21 octobre, que l’Adrhi n’était pas recevable à agir en raison d’un vice de forme : la présidente de l’association n’avait pas été mandatée par l’assemblée générale pour engager l’action en justice. Cette situation a empêché les magistrats d’examiner les préoccupations sur les risques environnementaux et de sécurité associés au méthaniseur. Comme l’a souligné l’avocat de l’association, ce blocage législatif soulève des interrogations quant au droit à un procès équitable.
Une décision attendue avec impatience
Pour les riverains, le projet de méthaniseur représente un risque significatif : situé en zone inondable, dans une zone Seveso et à proximité de la Loire, il pourrait impacter durablement la qualité de vie des habitants d’Indre, de Saint-Herblain et des communes voisines. « Nous voulons enfin être entendus sur le fond », ont déclaré les représentants de l’association. Ils attendent désormais avec impatience la décision du Conseil d’État, qui pourrait rouvrir la voie à un examen approfondi de ce dossier complexe.
Des enjeux environnementaux critiques
Le méthaniseur, estimé à 12,7 millions d’euros et développé par Biométhane des bords de Loire, une filiale d’Engie Bioz, doit permettre la production de gaz vert à partir de déchets. Cette énergie renouvelable devrait pouvoir alimenter environ 2 000 foyers de la métropole nantaise. Toutefois, les riverains restent sceptiques quant aux bénéfices réels du projet face aux dangers qu’il représente.
Leur mobilisation témoigne d'un mouvement citoyen de plus en plus vigilant face aux projets industriels jugés dangereux pour l'environnement. D’autres projets similaires dans le pays subissent également des oppositions, ce qui montre une montée des consciences écologiques à l'échelle nationale.







