Washington (États-Unis) – La Bourse de New York a clôturé sur une note mitigée mardi, laissant les investisseurs dans le flou quant à l'orientation future de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Un rapport récent sur l'emploi aux États-Unis a soulevé des questions tout en générant des réactions contrastées sur le marché.
Le Dow Jones a enregistré un recul de 0,62%, tandis que l'indice Nasdaq a légèrement progressé de 0,23%. L'indice élargi S&P 500 a, quant à lui, perdu 0,24%. Comme le révèle le département du Travail, le taux de chômage a remonté à 4,6% en novembre, atteignant son plus haut niveau en quatre ans. En dépit de cela, l’économie a enregistré 64 000 nouvelles créations d'emplois, surpassant les attentes des analystes.
Ce rapport, publié après un retard dû à une paralysie budgétaire des États-Unis, indique également une perte significative avec 105 000 emplois en moins pour le mois d'octobre. Gina Bolvin de Bolvin Wealth Management Group a fait remarquer que "la croissance continue d'être présente, mais des fissures commencent à apparaître", ce qui, selon elle, pourrait donner à la Fed la latitude nécessaire pour ajuster sa politique sans provoquer une panique sur le marché.
Christopher Low de FHN Financial est resté sceptique, notant que "le marché obligataire n'a pratiquement pas réagi" aux nouvelles. À 21h20 GMT, le rendement des obligations américaines à dix ans était d'environ 4,15%, contre 4,17% la veille. De leur côté, les échéances à deux ans, plus sensibles aux changements de politique monétaire, se situaient autour de 3,48%, légèrement en baisse par rapport à 3,50% précédemment.
Les attentes des investisseurs en matière de baisse des taux de la Fed n'ont pas beaucoup évolué. "Pour que le marché réagisse réellement, il faut que l'inflation soit en baisse", souligne M. Low. Les investisseurs seront attentifs à l'évolution des prix à la consommation qui sera publiée jeudi, avant l'ouverture du marché.
Depuis septembre, la Fed a mis en œuvre trois baisses de taux consécutives pour stimuler un marché du travail atone. Toutefois, de nombreux responsables de l'institution expriment des préoccupations quant à l'inflation, qui reste bien au-dessus de l'objectif de 2% à long terme.
La journée a également été marquée par un regain d'intérêt pour les valeurs technologiques. Les géants Oracle (+2,02%) et Broadcom (+0,44%) ont mis un terme à la tendance baissière qui les affectait. En outre, Tesla a affiché un nouveau record, grimpant de 3,07% pour clôturer à 489,88 dollars, ce qui porte sa valorisation à plus de 1 600 milliards de dollars.
D'autres secteurs ont connu des fortunes diverses. Pfizer a connu une chute de 3,41% à 25,53 dollars, affecté par des prévisions défavorables pour 2026, avec une baisse anticipée de ses revenus liée à la diminution des ventes liées au Covid-19. Dans le secteur énergétique, la baisse des prix du pétrole a frappé durement, avec Exxon Mobil chutant de 2,62% et Chevron de 2,04%. Cependant, les compagnies aériennes ont bénéficié de cette tendance, American Airlines ayant enregistré une hausse de 4,31% et United de 4,44%.
Enfin, PayPal a vu son action progresser de 0,97% à 61,33 dollars après avoir annoncé son intention de lancer une banque destinée aux petites entreprises, une initiative qui pourrait transformer le secteur des paiements.
