Depuis la rentrée, les Éditions du Bord de l’Eau, fondées en 1993 à Latresne, ont retrouvé leur emplacement historique dans un ancien domaine viticole à Carignan-de-Bordeaux. Baptiste Veyssy, éditeur et fils du fondateur Jean-Luc, exprime une joie contagieuse : « Nous sommes revenus sur la rive droite, à deux kilomètres du lieu où tout a commencé. »
La bâtisse de pierre aujourd'hui habitée par une dizaine de salariés était autrefois dédiée à la viticulture. « Nous avons encore beaucoup de réflexions à mener sur l'avenir de cet espace », confie Baptiste. Dotée de quatre hectares de terrain, cette nouvelle maison, remplie de charme, promet d’accueillir divers projets littéraires à l'avenir.
La maison d'édition a récemment redynamisé la revue « Le Festin », reprise dans un contexte de redressement judiciaire, réduisant son personnel de 17 à quatre salariés. « Si j'écris l'éditorial, des journalistes choisissent en toute indépendance sujets et contributeurs », précise Jean-Luc Veyssy. L'objectif est clair : sauver « Le Festin » en mutualisant les ressources avec le Bord de l’Eau, simplifiant gestion, graphisme et autres services.
Le retour au millier d'abonnés pour le 136e numéro, en vente à 2 500 exemplaires, montre que le projet porte ses fruits. Le stock de « Le Festin » est désormais conservé dans des anciens chais, et le Bord de l'Eau dispose de plus de 250 000 ouvrages stockés à Paris.
Afin de faire face à l'augmentation du loyer de leur ancien local à Bordeaux, un investissement de 600 000 euros a été nécessaire pour cette migration. La maison, qui sort environ 40 livres par mois, a pour vocation de rester un acteur incontournable dans le domaine des sciences humaines, en utilisant un espace calme et inspirant.
Les Éditions du Bord de l'Eau gèrent également d'autres revues comme « Mauss » (sciences sociales) et « Écologie & Politique », contribuant à une riche diversité littéraire. « Nos publications vont des ouvrages academicques aux livres plus accessibles au grand public », déclare Baptiste, soulignant l'importance d’attirer tous les lectores.
La maison d'édition innove en adoptant la semaine de quatre jours (payée cinq), répondant ainsi aux nouvelles aspirations des travailleurs modernes selon des analyses sociologiques récentes. Cette volonté de moderniser le travail éditorial est accompagnée d'un retour aux valeurs fondamentales d'édition et de littérature.
« Les livres ne servent à rien », affirment certains sceptiques. À cela, Jean-Luc répond : « Ils aident à vivre, à voir plus loin que le quotidien. Le Bord de l'Eau continuera à être un phare dans le monde littéraire », conclut-il, un regard tourné vers l'avenir dans le monde dynamique et engagé des Éditions du Bord de l'Eau.







