Le 19 janvier prochain, les députés français examineront une proposition de loi visant à interdire l'accès aux réseaux sociaux aux enfants de moins de 15 ans. Annoncée par Gabriel Attal, le chef du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, cette initiative suscite déjà de vives réactions.
Portée par la députée Laure Miller, cette loi a réussi à rassembler 121 signatures, dont celles de membres des groupes EPR, MoDem, Horizons, LR, PS, communistes et Liot. L'objectif principal est de mettre en place des mesures conséquentes pour « protéger les mineurs des risques liés à l'utilisation des réseaux sociaux », une préoccupation de plus en plus pertinente dans notre ère numérique, marquée par des témoignages alarmants sur les effets négatifs de ces plateformes sur la santé mentale des adolescents.
Selon une étude de l'Observatoire national des violences en milieu scolaire, de nombreux jeunes sont exposés à des contenus inappropriés, ce qui peut entraîner des conséquences graves, telles que le cyberharcèlement et des troubles de l'anxiété. Des spécialistes, comme le psychologue Jean-Michel Blanquer, soulignent la nécessité d'un encadrement fort pour prévenir ces situations dangereuses.
En plus de prohiber l'accès aux réseaux sociaux pour les plus jeunes, le texte prévoit l'instauration d'un « couvre-feu numérique » pour les adolescents entre 15 et 18 ans, interdisant l'utilisation des plateformes entre 22 heures et 8 heures du matin. Une autre mesure consiste à apposer sur les emballages des appareils connectés une mention « déconseillé aux mineurs de moins de 13 ans », visant à conscientiser les parents sur les risques d'une trop grande exposition aux écrans.
Ce projet de loi vient en écho aux discussions plus larges sur la responsabilité numérique des parents. Les signataires de cette initiative proposent également l'inclusion d'un « délit de négligence numérique » dans le code pénal, permettant ainsi de sanctionner les parents dont les enfants sont manifestement exposés à des contenus inappropriés sans contrôle.
Le débat à l'Assemblée sera crucial pour déterminer l'efficacité de ces mesures et leur impact sur la jeune génération. Alors que la technologie évolue rapidement, la question de la sécurité numérique des jeunes est plus pressante que jamais. Ce projet pourrait ainsi ouvrir la voie à une refonte des pratiques actuelles, intense reflet des préoccupations sociétales.







