Le gouvernement français s'engage à protéger les femmes dans les transports en commun avec un plan national ambitieux visant à combattre les violences sexistes et sexuelles. Lors d'une journée de sensibilisation au Conseil régional d'Ile-de-France, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité femmes-hommes, a souligné l'importance d'une société qui garantit la sécurité des femmes dans les espaces publics.
Selon un rapport de l'Observatoire de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof), 91% des victimes d'agressions sexuelles dans les transports sont des femmes. Face à cette réalité inquiétante, le gouvernement prévoit de finaliser, d'ici le premier trimestre 2026, un plan national centré sur la prévention et la mise en place de systèmes d'alerte efficaces.
Ce plan, conçu en collaboration avec les opérateurs de transport, les régions et diverses associations, inclut des initiatives telles que des « systèmes d'alerte unifiés » intégrant des boutons d'appel rapide dans les applications de transport. Ces systèmes sont déjà en phase de test dans des villes comme Orléans et Montpellier.
Les efforts du gouvernement ne s'arrêtent pas là. Il prévoit également d'établir un canal de communication direct entre les opérateurs de transport et les forces de l'ordre pour assurer une réponse rapide aux incidents signalés. La formation des agents de transport sera renforcée, afin qu'ils soient en mesure de reconnaître et d'accompagner les victimes de violences.
En 2024, la France a enregistré 3.374 cas de violences sexuelles dans les transports publics, une hausse de 6% par rapport à 2023 et de 86% par rapport à 2016. Une enquête récente de la RATP révèle que 70% des femmes en Île-de-France ont déjà été confrontées à des violences dans les transports. Pour répondre à cette inquiétante réalité, des dispositifs tels que le numéro d'urgence 3117, en collaboration avec la SNCF, sont promus.
Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a insisté sur l'importance de renforcer la présence humaine dans les transports, avec un doublement des effectifs d'une brigade dédiée à la sûreté. De plus, des expérimentations utilisant de la vidéoprotection intelligente vont être menées pour détecter en temps réel les actes de violence, sans recourir à la reconnaissance faciale.
Malgré des propositions controversées telles que la création de wagons réservés aux femmes, le gouvernement reste opposé à cette approche, la considérant comme une forme de ségrégation. Aurore Bergé a qualifié cette solution de « capitulation » face à la violence.
Le chemin vers une plus grande sécurité pour les femmes dans les transports publics est semé d'embûches, mais le gouvernement et les collectivités locales semblent déterminés à faire avancer cette cause. Avec le soutien de l'opinion publique et des voix expertes, il devient impératif d'éradiquer ces comportements inacceptables et de transformer les transports en un espace sûr pour tous.







