Dans un entretien accordé à Le Monde, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a exprimé des inquiétudes croissantes sur les relations entre certaines factions du monde des affaires et le mouvement d'extrême-droite en France. Pour la première fois, un membre du Rassemblement National, Jordan Bardella, a été invité aux rencontres du Medef, marquant un tournant pour des interactions qui étaient jadis impensables.
Binet souligne que cette évolution est symptomatique d'une allure « présentable » que l'extrême droite s'efforce d'adopter, adoptant un discours favorable aux entreprises pour mieux séduire les patrons. Elle avertit que cette proximité pourrait altérer l’équilibre des forces en faveur des droits des travailleurs. « Nous assistons à une radicalisation patronale », a-t-elle déclaré, accusant Emmanuel Macron d’avoir facilité ce changement en répondant aux exigences des employeurs sans contrepartie.
En ce qui concerne l'absence notable du Medef à la conférence sociale de la semaine prochaine sur le Travail et les Retraites, Binet n’hésite pas à parler de « caprices d'enfant gâté ». Selon elle, les organisations patronales, dont le Medef, se montrent de plus en plus réticentes à s'engager dans des compromis, ce qui complique davantage le paysage social en perte d’équilibre.
La CGT doit déterminer sa participation à cette conférence, en insistant sur le besoin que les discussions débouchent sur des actions concrètes. Binet souhaite que des thèmes comme les retraites soient soumis à référendum, soulignant l’importance du système de répartition. D'autres experts, tels que Géraldine Dufour, observatrice des mouvements sociaux, ajoutent que ces changements dans le patronat peuvent également avoir des effets néfastes sur les luttes syndicales, accroissant ainsi le fossé entre employés et employeurs.
Enfin, l’évolution des rapports entre la droite et les milieux économiques soulève des questions sur la direction que prend la France dans son ensemble, et comment cela affectera les conditions de travail et les droits des travailleurs à l'avenir. Les voix comme celle de Binet deviennent de plus en plus indispensables pour alerter sur ces enjeux critiques.







