Les récentes déclarations d'Edouard Philippe sur le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 ont suscité de vives réactions au sein de la majorité gouvernementale, particulièrement de la part d'Agnès Pannier-Runacher, qui a exprimé son incompréhension face aux positions de l'ancien Premier ministre. Celui-ci a affirmé que son parti, Horizons, ne soutiendrait pas le budget proposé, au point de compromettre son adoption, malgré des concessions notables, comme la suspension de la réforme des retraites, promises au Parti Socialiste.
Sur France Info, Pannier-Runacher a qualifié les prises de position de Philippe de "décalées", déclarant : "Je ne comprends plus Edouard Philippe. Sa position ne correspond pas à l'esprit de responsabilité que nous attendons d'un leader politique aspirant à la présidence." Ces tensions au sein d'Horizons sont révélatrices d'un clivage croissant entre les ambitions politiques de Philippe et les enjeux de la majorité actuelle.
Les débats internes sont exacerbés par le vote récent sur la partie recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), où la moitié des membres du groupe parlementaire Horizons s'est abstenue. Pierre-Yves Bournazel, secrétaire général d'Horizons, a soutenu la "cohérence" des choix de Philippe, soulignant l'impossibilité de voter pour un texte qu'ils jugent contraire à leurs engagements. Il a également suggéré qu'une utilisation du 49.3 par le ministre Sébastien Lecornu serait nécessaire pour faire adopter le budget.
Les critiques ne s'arrêtent pas là. Gabriel Attal, chef du parti Renaissance, a appelé Philippe à garder son "sang froid" et à laisser le débat parlementaire avancer. De plus, Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a fustigé Philippe, l’accusant de vouloir régler des comptes avec Emmanuel Macron, une rupture qui est devenue palpable depuis son départ tumultueux de Matignon en juillet 2020.
Alors qu'Edouard Philippe, désormais candidat à la présidentielle de 2027, domine encore les sondages au sein du paysage macroniste, ses récents choix et les réactions qui en découlent pourraient bien redessiner la cartographie politique française dans les mois à venir. La fracture entre Philippe et Macron semble de plus en plus irréparable, alors que les tensions au sein de la majorité continuent d'augmenter.







