Le 5 décembre 2025, l'Assemblée nationale a rétabli, lors de secondes lectures, la suspension de la controversée réforme des retraites, adoptée en 2023. Ce vote s'inscrit dans le cadre des débats sur le budget de la Sécurité sociale pour 2026, et a été approuvé par 162 députés contre 75. Initialement éliminée par le Sénat, cette mesure est perçue comme un compromis décisif pour éviter une censure du gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu, notamment face à l'opposition des socialistes.
Les amendements qui ont permis cette réintroduction ont été soutenus par diverses factions, y compris les socialistes, le Rassemblement National, et des membres du groupe centriste Liot, ainsi que quelques députés des Républicains. Le député socialiste Jérôme Guedj a salué cette décision, affirmant qu'elle permettrait à environ 650 000 personnes de bénéficier d'une retraite anticipée en 2026 et 2027, qualifiant cela d'« avancée concrète » malgré des critiques émanant de la gauche.
D'un autre côté, les députés de La France insoumise ont exprimé leur mécontentement, dénonçant des « magouilles » et réclamant l'abrogation totale de la réforme. De même, les communistes se sont abstenus, estimant qu'il ne s'agissait pas d'une véritable suspension, mais simplement d'un répit temporaire. Alexis Corbière, député insoumis, a commenté que bien que cette mesure soit limitée, elle représente néanmoins un pas en avant.
Les discussions au sein du camp gouvernemental, quant à elles, n'ont pas été exemptes de divisions. Annie Vidal, de Renaissance, a opté pour l'abstention, mettant en avant la nécessité de compromis pour le bien-être national. Parallèlement, des figures des Républicains et d'Horizons ont laissé entendre que la réforme était essentielle pour éviter de majorer les cotisations ou de diminuer le niveau de vie des retraités. Le Rassemblement National, quant à lui, a osé critiquer la stratégie du gouvernement, insinuant que ses membres reniaient la seule réforme qu'ils avaient réussie à mettre en œuvre.
Face à l'incertitude économique et politique, cette suspension de la réforme, qui repousse l'élévation de l'âge de départ à 64 ans et les trimestres nécessaires jusqu'en janvier 2028, pourrait refléter une volonté d'apaiser les tensions et de négocier un consensus. Selon des experts, une telle suspension offrirait la possibilité de revoir en profondeur le système des retraites en France, en tenant compte des préoccupations des travailleurs et des retraités.







