Ce vendredi, l'ancien Premier ministre et actuel député Michel Barnier a fait entendre sa voix en annonçant qu'il ne voterait pas le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en l'état. Dans une tribune publiée dans Les Échos, Barnier a exprimé son inquiétude face à des décisions pouvant compromettre l'avenir au profit d'intérêts immédiats.
Se rendant acéré dans ses critiques, il a souligné que « jamais l'avenir ne doit être sacrifié au présent ». Cette déclaration s'inscrit dans une dynamique où plusieurs membres du socle commun, tel qu'Édouard Philippe, ont également marqué leur désaccord avec le budget proposé.
Barnier a dénoncé ce qu'il considère comme des « calculs politiques irraisonnables » et a notamment ciblé la suspension de la réforme des retraites, défendue par le Parti socialiste, qui vise à empêcher une censure sur le projet en cours. « Je ne blâme pas le Premier ministre, qui a tenté de créer un compromis, mais aucun résultat satisfaisant n'a été trouvé », a-t-il déploré.
Tandis que la gauche défend l'abaissement de l'âge de départ à la retraite, Barnier soutient qu'il faudra travailler plus longtemps. « Tous les pays voisins, confrontés à un vieillissement de leur population, adoptent cette approche. »
Un PLFSS en débat
Barnier a également plaidé pour un PLFSS qui aborde sérieusement la maîtrise des dépenses. En réponse à ses préoccupations, le Premier ministre Sébastien Lecornu a décidé de mettre l'accent sur l'examen du projet de loi, consacrant presque tout son temps à cette tâche cruciale. Après avoir annulé ses rendez-vous avec les syndicats, il a appelé les partis à « prendre leurs responsabilités », soulignant la nécessité de compromis.
Cependant, la voix de l'opposition s'est renforcée, notamment avec les critiques de Paul Christophe, président du groupe Horizons, qui a exprimé des réserves sur l'absence de mesures pour réduire le déficit, suggérant que le texte repose sur de nouvelles fiscalités sans proposer d'économies concrètes.
Face à cette tension croissante, Lecornu a réaffirmé qu'il n'utiliserait pas l'article 49.3 de la Constitution, ce qui pourrait compliquer encore davantage l'aboutissement du projet. À ce stade, l'avenir du PLFSS reste incertain, alors que le gouvernement se heurte à une opposition unie qui ne cesse de croître.
Le climat politique est plus qu'électrisant ; Barnier et d'autres voix appellent à un débat plus profond sur la santé et le financement des retraites, insistant sur la nécessité d'une vision à long terme pour la Sécurité sociale en France.







