Le Rassemblement national (RN) fait face à de nouvelles accusations de détournement de fonds européens, selon l'association AC !! Anti-Corruption qui a porté plainte le 5 décembre. Les fonds en question, initialement alloués pour des formations médiatiques destinées aux eurodéputés, auraient été réaffectés pour préparer la campagne présidentielle française de 2022.
Cette plainte s'appuie sur des éléments révélés par Le Canard Enchaîné, qui souligne que le soutien médiatique, censé former les élus sur l'exercice parlementaire, aurait en réalité servi à préparer des figures emblématiques du RN, comme Jordan Bardella, à la campagne électorale. Selon l'association, l'argent européen aurait été mal utilisé, ce qui pourrait constituer une supercherie au regard des règles de financement public.
Me Jérôme Karsenti, avocat de l'association, a déclaré que cette affaire témoigne d'une pratique systémique au sein du RN, qui utiliserait les fonds publics pour renforcer son pouvoir politique. « Le RN pille sans vergogne les fonds publics pour étendre son hégémonie », a-t-il estimé, appelant les autorités judiciaires à enquêter sérieusement sur ces pratiques.
Cette situation rappelle d'autres affaires précédentes, comme celle des assistants parlementaires européens, qui a entraîné des conséquences judiciaires pour Marine Le Pen, actuellement en instance d'appel après avoir été condamnée à cinq ans d'inéligibilité. En outre, le parquet européen a ouvert une enquête au sujet des dépenses excessives de l'ancien groupe parlementaire Identité et Démocratie entre 2019 et 2024, qui porterait sur un montant de plus de 4,3 millions d'euros.
Face à ces révélations et accusations, le RN devra répondre devant la justice, dans un contexte où la transparence financière est de plus en plus scrutée dans le paysage politique français. La confiance du public dans le financement des partis est plus cruciale que jamais, et des experts insistent sur la nécessité d'un encadrement strict pour éviter de telles dérives.







