Dans une interview accordée au Figaro, François Fillon interpelle Emmanuel Macron sur ses responsabilités concernant la situation économique du pays. L'ancien Premier ministre ne cache pas sa désapprobation face à la gestion actuelle et remet en question la stratégie politique du chef de l'État.
Le regard critique de François Fillon envers la présidence d'Emmanuel Macron n'est pas nouveau. Dans cet entretien du 18 décembre, il n'hésite pas à affirmer qu'à la place du président, il aurait déjà rendu son tablier. “Je tirerais les conséquences de l’état du pays et je donnerais ma démission”, déclare-t-il, soulignant ainsi son mécontentement face à l’évolution des finances publiques françaises.
Fillon, qui a lui-même été Premier ministre, se souvient de son soutien à Macron lors de l'élection de 2017, mais reconnaît que la situation actuelle le dépasse. Il déplore que “les dépenses publiques aient dérapé” et souligne que “le déficit place la France dans les derniers rangs européens”, des mots appuyés par des experts en économie qui analysent l’impact des politiques publiques sur la dette nationale.
Pour Fillon, Emmanuel Macron fait face à un dilemme : “Soit il choisit de dissoudre l'Assemblée nationale, soit il remet son mandat en jeu.” Il préconise une consultation directe des Français pour redynamiser la démocratie, une opinion partagée par certains analystes politiques qui estiment qu'une telle mesure pourrait apaiser les tensions croissantes au sein de la société française.
Un point de vue controversé sur le Rassemblement national
Sur un autre sujet, François Fillon s’oppose fermement au concept de “barrage républicain” contre le Rassemblement national, rejoignant les réflexions de Nicolas Sarkozy. “Tous les partis respectant la Constitution doivent être considérés comme faisant partie de l’arc républicain”, déclare-t-il, remettant ainsi en question la légitimité de l'exclusion des partis tels que le Rassemblement national.
L’ancien Premier ministre met également en lumière la nécessité d’un véritable dialogue démocratique face à l’extrême droite, en avertissant qu'appeler à un front républicain pourrait mener à des tensions sociales. Ses commentaires soulèvent des débats parmi les analystes politiques, certains arguant que le rejet du Rassemblement national pourrait renforcer leur popularité.
François Fillon semble doublement préoccupé par le manque d’expérience de nouveaux leaders politiques, comme Jordan Bardella, présidente du RN. “Un peu d’expérience ne nuit pas, surtout pour gérer une situation de crise”, conclut-il, une opinion partagée par certains observateurs politiques qui appellent à une meilleure préparation des élus face aux enjeux contemporains.







