En ce jeudi, le président américain Donald Trump se prépare à accueillir les chefs d'État congolais et rwandais à Washington, où un accord de paix doit être ratifié. Cet accord vise à mettre un terme aux violences persistantes dans l'est de la République démocratique du Congo, une région marquée par trois décennies de conflits armés.
Cependant, alors que la cérémonie approche, des combats intenses font rage. Le M23, un groupe armé soutenu par Kigali, engage des affrontements violents avec l'armée congolaise, appuyée par des milices locales dans la province du Sud-Kivu. Des témoins sur place rapportent la résonance de tirs d'armes lourdes, notamment près de Kamanyola, une localité frontalière.
Cette escalade violente survient alors même qu'un accord, signé en juin dernier sous l'égide de Trump, était censé instaurer la paix. Le M23, qui n'a jamais explicitement reconnu ses relations avec le Rwanda, ainsi que le gouvernement congolais, se blâment mutuellement pour les violations du cessez-le-feu, qui est également au cœur d'une médiation parallèle menée par le Qatar à Doha.
Les combats en cours soulignent l'instabilité profonde de la région. Selon des responsables, de nombreuses maisons ont été détruites, et le bilan des pertes humaines reste difficile à établir. René Chubaka Kalembire, un leader local à Kaziba, a averti que des bombardements continuent de frapper des zones civiles, provoquant de nouvelles vagues de déplacés.
Les affrontements, qui se sont intensifiés depuis la prise des villes clés comme Goma et Bukavu par le M23, continuent de causer d'énormes déplacés et une crise humanitaire sans précédent. Malgré de multiples cessez-le-feu violés, l'espoir d'une résolution durable semble s'éloigner.
Du côté rwandais, le gouvernement évoque depuis longtemps une menace de sécurité face à des groupes armés comme les FDLR, liés au génocide de 1994. Kigali conditionne la cessation de ses actions militaires à la neutralisation de ces factions. En ce qui concerne le nouveau pacte, un cadre économique et une intégration régionale seront également discutés, le tout sous l'égide des États-Unis.
Ce mercredi, la porte-parole du président congolais a souligné que la RDC entendait préserver sa souveraineté sur ses richesses naturelles, telles que le cobalt et le coltan, malgré l'intérêt croissant des États-Unis pour ces minerais précieux.
Alors que Trump espère un prix Nobel de la paix, il y a ici un enjeu économique indéniable, car la RDC pourrait devenir un fournisseur clé de matériaux stratégiques dans le cadre de la transition énergétique mondiale. 'Il n'est pas question de troquer la paix contre nos ressources', a précisé Tina Salama, exprimant le désir de Kinshasa de garder le contrôle sur son avenir.
Ce sommet pourrait marquer un tournant dans les relations entre la RDC et le Rwanda, mais pour l’instant, le bruit des armes continue de résonner, rendant l'espoir d'une paix durable encore plus fragile.
