A la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, Boonkerd Yoodeerum, un homme de 64 ans, s'est réfugié sous un pont avec sa famille en raison de l'intensification des combats. "Ma première pensée fut : +Oh non, pas encore+", a-t-il déclaré, exprimant ainsi la fatigue accumulée face à des tensions chroniques. Cette situation n'est pas nouvelle pour lui, car son foyer dans la province de Surin est souvent le théâtre de ce conflit qui dure depuis des décennies.
Actuellement, près de 500 000 personnes des deux côtés de la frontière se retrouvent à fuir leurs foyers, un chiffre alarmant qui souligne la gravité de la situation. Selon les autorités, au moins 14 personnes ont péri lors des dernières escalades de violence. Des militaires thaïlandais et des civils cambodgiens sont parmi les victimes, laissant derrière eux des familles dévastées.
"Les promesses de paix par le biais de négociations semblent vaines", a exprimé Boonkerd. Avec des accords de cessez-le-feu souvent ignorés, comme celui signé en octobre sous l'égide de Donald Trump, la population se sent abandonnée. Des combats aériens, l'utilisation de chars et de drones accentuent la peur parmi des civils qui aspirent à une vie normale.
Les évacués, souvent des familles avec de jeunes enfants, trouvent refuge dans des camps ou des abris de fortune. Yin Bei, 30 ans, ayant fui son domicile avec un bébé de deux mois, implore que la guerre cesse rapidement. "C'est insupportable, surtout avec un nouveau-né", a-t-elle relayé. De l'autre côté de la frontière, Chea Chong, un Cambodgien de 73 ans, déclare résigné : "C'est la troisième fois que je quitte ma maison à cause de ce conflit. Nous souffrons tous, voisins ou pas, il est temps que cela cesse!"
Dans un centre d'évacuation à Surin, Ratana Chantrai, elle, se soucie de ses animaux de compagnie tout autant que de sa propre sécurité, montrant ainsi la détresse psychologique dont souffrent les déplacés. "Je ne veux pas que l'avenir de mes chats et de mes proches soit entaché par cette violence incessante", avoue-t-elle, illustrant le désespoir général.
Les paroles de Nittaya Sirithongkoon, ex-employée de l'hôpital, résonnent également : "Le Cambodge est comme notre famille. Nos dirigeants doivent réfléchir aux conséquences de leurs actions sur le peuple". Ce sentiment d'unité face à la souffrance commune pourrait être un point de départ précieux pour les discussions futures concernant une résolution pacifique.
Alors que la communauté internationale observe, les voix des habitants de cette région continue d'exiger une paix durable. Combien de temps encore devront-ils endurer cette situation? Les civils de part et d'autre de la frontière appellent à l'indulgence et à l'empathie, espérant que leurs dirigeants finiront par entendre leurs cris.







