Dans un contexte de division politique intense, le Parlement brésilien s'est réuni tard dans la nuit de mardi à mercredi pour discuter d'une proposition de loi qui pourrait réduire drastiquement la peine de l'ancien président Jair Bolsonaro, condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État. Ce débat a été marqué par des tensions palpables et des incidents qui ont perturbé la séance.
Si le texte est adopté par les deux chambres, la peine de Bolsonaro pourrait être réduite à seulement deux ans et quatre mois, a indiqué son rapporteur, le député Paulinho da Força, dans une vidéo relayée par l'AFP. La proposition vise aussi à accorder une libération conditionnelle à 141 de ses partisans, condamnés pour l'assaut sur les institutions à Brasilia, survenu le 8 janvier 2023, peu après l'investiture du président de gauche Luis Inacio Lula da Silva.
- Incidents dans l'hémicycle -
Le débat a été interrompu à plusieurs reprises à cause d'incidents violents dans l'hémicycle. Un député de l'opposition a été expulsé après avoir dénoncé ce qu'il qualifiait d'"offensive putschiste". Les tensions ont atteint leur paroxysme, entraînant l'évacuation des journalistes de la salle et la coupure de la retransmission en direct, suscitant ainsi de vives protestations au sein de la Fédération des journalistes du Brésil.
Le texte de loi, qui vise à réduire les peines pour plusieurs délits, a été inscrit à l'ordre du jour après plusieurs mois de blocage, suscitant l'enthousiasme de l'opposition de droite qui milite activement pour l'amnistie de Bolsonaro. Cependant, la pression populaire a jusqu'à présent freiné leurs efforts.
Le député Sostenes Cavalcante, leader de l'opposition, a déclaré : "Comme nous n'avons pas réussi à créer l'environnement politique et à obtenir les votes nécessaires pour voter l'amnistie, la première étape sera la réduction des peines." En guise de réponse, le parti de gauche au pouvoir a jugé cette initiative "inacceptable", soulignant qu'elle s'apparentait à une loi ciblée pour favoriser l'ancien président.
Si la loi reçoit le soutien des deux chambres, la décision finale concernant les peines sera laissée à la Cour suprême. Par ailleurs, des rapports récents indiquent que Jair Bolsonaro, détenu en cellule depuis fin novembre, a demandé une hospitalisation pour des problèmes de santé, ajoutant une autre dimension au débat politique déjà chargé.
Alors que Bolsonaro clame son innocence, dénonçant une "persécution politique", les commentaires sur ces événements ont alimenté les débats à l'échelle nationale. Le président de la Fédération des journalistes du Brésil a qualifié les incidents de "régression démocratique", une perspective partagée par de nombreux observateurs [source](https://www.lemonde.fr).
La situation reste fluide, et des experts s'interrogent sur l'impact de ces développements sur la stabilité politique du pays. Un analyste a déclaré : "Cela montre à quel point la scission au sein de la société brésilienne est profonde, et que chaque mouvement politique peut faire basculer le pays dans une nouvelle crise."







