Quatre caisses d'ossements non identifiables ont été découvertes au début de l'année sur le site du camp de Rivesaltes, ancien lieu d'accueil des harkis, ces militaires algériens ayant collaboré avec les forces françaises durant la guerre d'Algérie. En réponse à cette macabre découverte, des familles de harkis ont déposé une plainte officielle auprès du parquet de Perpignan, comme l'a révélé France Inter le 10 décembre.
Leurs avocats, menés par Maître Antoine Ory, invoquent des accusations graves, notamment la violation de sépulture, l'atteinte à l'intégrité de cadavres, ainsi que le recel de cadavres. Cette plainte représente une avancée significative dans la quête de justice des descendants des harkis, un groupe qui a souffert d'un verrouillage oublié dans l'histoire de la France.
Entre 1962 et 1965, 146 personnes ont perdu la vie dans ce camp, parmi lesquelles 101 étaient des enfants. Tragiquement, 60 dépouilles n'ont jamais été retrouvées, dont 52 étaient des bébés, laissant les familles dans l'angoisse et l'incertitude. Comme le souligne un historien spécialisé dans cette période, "la mémoire des harkis est souvent négligée, et chaque nouvelle révélations suscite une douleur renouvelée pour ces familles".
Les résultats d'une enquête menée précédemment sur le site avaient déjà soulevé des questions sur le traitement des corps qui n'avaient pas été correctement inhumés. Selon les déclarations d'un membre de l'association des harkis, "nous voulons que la lumière soit faite sur cette sombre période et que les victimes soient enfin reconnues". Leurs combats ne sont pas seulement pour la vérité, mais également pour honorer la mémoire de ceux qui ont été oubliés et négligés.







