Dans un climat déjà polarisé, le président Donald Trump a intensifié ses critiques à l'encontre de la représentante démocrate Ilhan Omar, une réfugiée somalienne, alors que des opérations anti-immigration ciblent spécifiquement la communauté somalienne du Minnesota.
Mercredi 3 décembre, Trump a fait des déclarations fracassantes, enjoignant : "Elle devrait être dégagée de notre pays !" en référence à Ilhan Omar, devenue une figure emblématique des droits des immigrés et de la diversité au sein du Congrès. Le président a alimenté des rumeurs non fondées en affirmant que l'élue aurait épousé son frère, une accusation qui a suscité indignation et rejet dans les sphères politiques et médiatiques. Plusieurs journalistes et experts ont souligné que de telles allégations sont souvent utilisées pour stigmatiser les immigrés.
Continuant ses discours incendiataires, Trump a ensuite qualifié la Somalie de "pire pays sur Terre". Loin d'un simple clivage politique, ces déclarations surviennent dans un contexte d'opérations des services de l'immigration au Minnesota. Le 2 décembre, Trump avait déjà attaqué le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, qu'il a désigné comme "profondément incompétent", et a exprimé ses inquiétudes quant à une possible "prise de contrôle" par la communauté somalienne, alimentant des stéréotypes sur la violence et l'immigration.
En réaction, Ilhan Omar a rétorqué sur les réseaux sociaux, qualifiant l’obsession de Trump à son égard de "préoccupante" et affirmant qu'il a toujours fait preuve de racisme. La sénatrice Tina Smith a également ajouté qu’il était douteux que Trump sache même situer la Somalie sur une carte, disant : "Il y a quelque chose de fondamentalement erroné quand nous en arrivons à de tels discours." L'organisation Council on American-Islamic Relations (CAIR) a vigoureusement dénoncé les propos de Trump, déclarant qu'ils rappellent les discours précédemment tenus contre d'autres communautés marginalisées dans l'histoire des États-Unis.
Face à cette montée des tensions, de nombreux analystes s'interrogent sur les motivations de Trump. Selon des experts comme Ruth Ben-Ghiat, historienne et analyste politique, ces discours visent à galvaniser la base électorale du président tout en divertissant l’attention des principaux problèmes sociaux et économiques du pays.
Alors que les élections de 2024 se profilent, la situation à Minnesota sera sans doute un indicateur des tensions raciales et de l'humour politique qui caractérisent l'époque actuelle, simplement énoncées par des voix qui cherchent à renforcer leurs positions tout en jouant sur les craintes et les préjugés.







