Guillaume Meurice, le célèbre humoriste de France Inter, est en plein cœur d'une bataille juridique après son licenciement en 2024, jugé comme une "faute grave" par Radio France. Le comique avait, lors d'un sketch, désigné le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme un "nazi sans prépuce", un propos qui a enflammé les réseaux sociaux et relancé le débat sur les limites de la liberté d'expression. Cette polémique a suscité des critiques d'antisémitisme à son égard et a conduit l'Arcom, le régulateur des médias, à émettre des avertissements.
En réponse aux accusations, Meurice a reçu un premier avertissement pour ses commentaires dans son émission de novembre 2023, mais a choisi de réitérer ses propos en avril 2024, justifiant son attitude par une conviction d'avoir été blanchi par la justice. Cela a entraîné une nouvelle vague de critiques et, finalement, son éviction par Radio France. La présidente de l'organisme, Sibyle Veil, a déclaré que sa décision résultait d'une "déloyauté répétée" envers l'entreprise.
Les syndicats de Radio France et des membres de la rédaction ont exprimé leur inquiétude, craignant que ce licenciement ne crée un précédent alarmant pour la liberté d'expression au sein des médias. Plusieurs chroniqueurs de France Inter ont même décidé de quitter la station en signe de solidarité avec Meurice, qui a depuis trouvé refuge sur Radio Nova, où il anime une nouvelle émission.
Dans un message diffusé sur le réseau social X, Meurice a qualifié son licenciement de "victoire idéologique" pour l’extrême droite, dénonçant ce qu’il appelle une "soif d'obéir" de la part de la direction de la radio publique. Son avocat, Hugues Dauchez, argumente que ce licenciement constitue une violation manifeste de la liberté d'expression et demande des réparations qui pourraient se chiffrer en dizaine de milliers d'euros.
Cette affaire soulève des questions cruciales sur le rôle de l'humoriste dans le discours public et les limites des blagues dans une société souvent divisée. Des experts en droits de la presse, comme le professeur Thibault Frémeaux, soutiennent que "l'humour, surtout lorsqu'il porte sur des sujets sensibles, doit être protégé pour préserver la diversité des voix dans un État démocratique". En attendant le jugement des prud'hommes, cette saga s'érige en symbole des tensions entre liberté d'expression et responsabilité médiatique.







