Delphine Ernotte Cunci, à la tête de France Télévisions depuis une décennie, est attendue par la commission d'enquête parlementaire sur la question cruciale de la neutralité et du financement de l'audiovisuel public. Cette audition, prévue pour mercredi à 15 heures, se déroule dans un climat chargé, suite à de nombreuses polémiques entourant le groupe. La dirigeante a déjà affirmé qu'elle se présentait avec sérénité, tout en reconnaissant un niveau de débat inattendu autour de France Télé.
Charles Alloncle, député et rapporteur de la commission, a lancé les hostilités sur les présumées "entorses au principe de neutralité" et des "dysfonctionnements budgétaires" récents. Ces préoccupations sont accentuées par les préoccupations financières soulevées par un rapport de la Cour des comptes, évoquant une "situation financière critique" nécessitant des réformes urgentes. Les auditeurs estiment qu'il est essentiel que l'État mette en place une "trajectoire financière réaliste" pour l'entreprise, alors qu'une coupe budgétaire de 65 millions d'euros est envisagée pour 2026.
Les tensions sont palpables au sein de France Télévisions, qui regroupe de nombreuses chaînes et antennes régionales. Les membres de la commission d'enquête, reflet de toute la diversité politique, ont pour mission d'objectiver les préoccupations exprimées. Jérémie Patrier-Leitus, président de la commission, appelle à éviter de tomber dans un procès public contre l'audiovisuel.
Dans ce contexte, les accusations de partialité émanant de la droite, notamment du Rassemblement national, pèsent lourdement sur la présidente. Les critiques s'étaient intensifiées après une vidéo montrant deux journalistes de France Télévisions lors d’un repas avec des membres du Parti socialiste, suscitant des suspicions quant à leur objectivité.
Alloncle a d'ores et déjà promis d'explorer des "pistes radicales" pour remédier à la situation, bien qu'il se garde de commenter d'éventuelles privatisations souhaitées par certains de ses alliés. Cet examen des contrats de production et des dépenses de l'entreprise laisse présager des débats animés dans les jours à venir. En parallèle, l’opinion publique se montre partagée : selon un sondage Ipsos BVA-Cesi, 69% des Français ont une image favorable de l’audiovisuel public, mais 48% estiment qu’il nécessiterait des réformes.
Les interrogations sur l'avenir de France Télévisions sont exacerbées par les tensions avec d'autres médias, notamment ceux affiliés au milliardaire Vincent Bolloré, qui soulèvent des débats sur la liberté d'expression et l'impartialité. Dans ce contexte complexe, le soutien de l'État et des réformes claires apparaissent plus que nécessaires pour restaurer la confiance dans le service public de l’audiovisuel.







