Après une rencontre prolongée avec Vladimir Poutine le 4 décembre, Steve Witkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump, a décidé de faire l'impasse sur une escale à Bruxelles pour rencontrer des dirigeants européens. Cette annulation de dernière minute en dit long sur la perception croissante de l'importance relative de l'Europe dans l'échiquier géopolitique mondial.
Ce mépris manifeste s'inscrit dans une séquence d'humiliations quasi quotidiennes, souvent verbales, infligées à l'Union européenne par l'administration américaine, un désaveu qui résonne particulièrement dans un contexte international tendu. Le président Trump ne manque pas de marteler que l'Europe doit faire preuve de vigilance, ajoutant des commentaires condescendants qui semblent réjouir le Kremlin.
Un document stratégique récemment publié par la Maison-Blanche souligne ce retrait nationaliste, affirmant que l'Europe est en déclin. Ce discours stigmatise un « effacement civilisationnel » et se réjouit de la montée des partis nationalistes sur le continent. Pourtant, malgré les pronostics pessimistes de Washington, il convient de rappeler que l’Europe représente un marché de 450 millions de consommateurs, un atout que même les géants technologiques américains ne sauraient ignorer.
En dépit de ces défis, il est impératif que les leaders européens adoptent une position proactive. La sécurité de l'Europe, ainsi que celle de l'Ukraine, dépend grandement du soutien militaire américain, notamment en matière d'importations d'armements. Ignorer cette réalité pourrait engendrer des conséquences désastreuses.
Dans ce contexte, des figures politiques comme Emmanuel Macron et Friedrich Merz choisissent souvent de faire preuve de prudence malgré l'adversité, inquiètes de la dépendance sécuritaire vis-à-vis des États-Unis. Les erreurs du passé, qui ont conduit à croire l'Europe à l'abri de conflits, doivent servir de leçon pour anticiper les crises futures.
Pourtant, les débats autour d'une Europe forte et unie doivent être ravivés. Si l'idée européenne ne retrouve pas sa popularité, Trump et Poutine pourraient bien avoir remporté une victoire durable sur le tableau géopolitique.







