La population ukrainienne s'apprête à affronter un hiver particulièrement rigoureux, aggravé par les frappes intensifiées des forces russes sur le réseau gazier national. Selon Serguiï Koretsky, directeur de Naftogaz, les destructions survenues depuis le début de l'invasion en 2022 ont été considérables, rendant la situation énergétique du pays encore plus précaire.
Au départ, les centrales électriques étaient principalement visées par les bombardements, mais ces derniers mois, l'attention s'est déplacée vers les infrastructures gazières. « Depuis début octobre, nous avons constaté une hausse significative de la violence et de la fréquence des attaques », a affirmé Koretsky, soulignant que ces agressions visent à saper le moral de la population ukrainienne après près de quatre ans de conflits.
Les conséquences de ces bombardements sont dramatiques. Des milliers de missiles et de drones ont été dirigés contre le réseau, causant des dommages estimés à 1,1 milliard de dollars, selon des sources de l'AFP. La production nationale de gaz, qui couvrait auparavant près de 80% des besoins, a chuté de manière alarmante. En conséquence, l'Ukraine a dû se résoudre à importer 4 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires, une dépense qui représente 2 milliards de dollars, compromettant ainsi ses ressources financières.
Les infrastructures gazières, ciblées principalement la nuit, se retrouvent souvent paralysées, entraînant des coupures fréquentes d'électricité, de chauffage, et d'eau chaude, perturbant ainsi le quotidien de centaines de milliers d'Ukrainiens. En dépit des efforts des défenseurs ukrainiens, les missiles balistiques et de croisière continuent de passer au travers des filets de défense, exacerbant la crise humanitaire.
D'après une étude récente de l'Institut de la Kyiv School of Economics, environ 50% de la production de gaz naturel du pays est désormais hors service en raison des frappes. Ce climat de destruction systématique pose une question cruciale : comment l'Ukraine parviendra-t-elle à traverser cet hiver sans ses ressources gazières vitales ?
Des experts dans le domaine énergétique soulignent que la remise en état de nombreux sites pourrait prendre jusqu'à deux ans, nécessitant des pièces de rechange fabriquées spécifiquement en Europe et aux États-Unis. Cette situation met à mal non seulement l'économie mais également la résilience du peuple ukrainien, qui continue de se battre malgré les défis quotidiens.
En somme, cet hiver risque d'être le plus difficile depuis le début des hostilités, une réalité que la communauté internationale ne peut ignorer. La solidarité avec l'Ukraine sera essentielle pour surmonter cette crise énergétique sans précédent.







