Le parquet général du Honduras a officiellement demandé à Interpol d'arrêter l'ancien président Juan Orlando Hernandez, récemment gracié par Donald Trump. Hernandez, qui a été condamné en 2024 à quarante-cinq ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogue, est désormais visé pour des accusations supplémentaires de blanchiment d'argent et de fraude.
Cette demande a été formulée par le procureur général Johel Antonio Zelaya Alvarez sur la plateforme X, soulignant l'urgence d'exécuter le mandat d'arrêt international contre Hernandez, qui a été également reconnu coupable d'avoir facilité l'expédition de vastes quantités de cocaïne vers les États-Unis. Hernandez, âgé de 57 ans et président du pays de 2014 à 2022, a choisi de rester à l'étranger, excluant un retour au Honduras jusqu'à nouvel ordre après sa libération de prison le 1er décembre.
La grâce de Trump a suscité des tensions croissantes au sein du paysage politique hondurien. Le soutien américain à Nasry Asfura, le successeur présumé de Hernandez aux élections de novembre dernier, a poussé le parti Libre de la présidente sortante Xiomara Castro à dénoncer une « ingérence » inacceptable des États-Unis dans les affaires nationales, demandant même une annulation des élections.
Des experts comme l'analyste politique Carlos Melendez soulignent que cette situation met en lumière les profondes divisions au sein de la société hondurienne. « La grâce de Trump à Hernandez n'est pas qu'une simple affaire de justice. Elle révèle aussi les enjeux géopolitiques et les tensions internes de notre pays », a-t-il commenté dans un entretien avec le quotidien français France Info.
En outre, les résultats des élections restent flous, avec un dépouillement encore en cours. Les premières estimations montrent Asfura en forte compétition avec le candidat libéral Salvador Nasralla, laissant le pays dans l'incertitude. Cette saga judiciaire, tant pour Hernandez que pour la démocratie hondurienne, continue d'intriguer et de diviser la population, alors que le pays attend des réponses urgentes à ses profondes crises politiques et sociales.







