Damas (AFP) – Lors d'un discours marquant le premier anniversaire de la défaite de Bachar al-Assad, le président Ahmed al-Chareh a incité la population syrienne à s'unir pour remettre sur pied un pays dévasté par des années de conflit interne. "La situation actuelle nécessite un effort collectif pour bâtir une Syrie forte, maintenir sa stabilité et préserver sa souveraineté", a-t-il déclaré, arborant pour l’occasion l’uniforme militaire, rappelant son arrivée à Damas à la tête des forces rebelles en décembre 2024.
Ce matin-là, après les prières à la mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" qui ont contribué à renverser Assad, une figure qui, pendant des années, a imposé un régime répressif. Selon un communiqué de la présidence, Chareh a également mis en avant ses efforts pour rompre avec son passé jihadiste et ramener la Syrie sur la scène internationale, notamment par la levée des sanctions économiques.
Cependant, la transition est loin d’être sereine. Des violences intercommunautaires persistantes, notamment dans les régions à forte population druze et alaouite, ainsi que des incursions militaires israéliennes, représentent des défis majeurs pour le nouveau gouvernement. "Le moment est venu de rétablir des communautés fracturées et de guérir des blessures profondes", a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, soulignant l'importance d'une nation inclusive où chaque Syrien puisse vivre en toute sécurité et dignité.
Les célébrations marquant l'anniversaire de la chute d'Assad ont débuté fin novembre avec une parade militaire prévue ce lundi. Toutefois, elles sont assombries par des tensions sur le terrain, amplifiées par un boycott des célébrations annoncé par un chef religieux alaouite, Ghazal Ghazal, formulant des inquiétudes quant à la sécurité de sa communauté après la chute d’Assad. De plus, l’administration kurde qui régit une grande partie du nord de la Syrie a interdit tous les rassemblements publics dans un contexte de menace accrue des groupes terroristes.
À travers ces défis, l’appel à l’unité de Chareh séduit certains analystes, tandis que d'autres demeurent sceptiques face à la capacité du nouveau leadership à instaurer un climat de paix durable. L'avenir de la Syrie dépendra de la volonté collective de ses citoyens de surmonter les divisions et de bâtir un avenir commun.







