La « ligne jaune », décrite comme une « nouvelle frontière » entre Gaza et Israël par l'armée israélienne, suscite de nombreuses questions. Cette démarcation, initialement tracée dans le plan de cessez-le-feu proposé par Donald Trump, devait créer un schéma pour le retrait progressif des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
Une ligne entre « Gaza Ouest » et « Gaza Est »
Selon Eyal Zamir, chef d’état-major de l’armée israélienne, cette ligne représente une « ligne de défense avancée » pour les localités israéliennes. Elle divise Gaza en deux, séparant la partie ouest, où se trouvent des villes comme Gaza-Ville et Khan Younès, de l'est, actuellement sous contrôle israélien. Cette zone, qui représente environ 58% du territoire, inclut aussi la ville de Rafah, à proximité de la frontière égyptienne.
La « ligne jaune » fait écho aux contours esquissés dans le plan de paix de Donald Trump, présenté en octobre. Ce plan proposait une zone de retrait temporaire pour les forces israéliennes, permettant un cessez-le-feu avec le Hamas, signé le 10 octobre. Cependant, le plan dépend de la conclusion de la première phase qui inclut des négociations autour des otages. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a rappelé que des discussions étaient en cours concernant le retour des derniers otages, ce qui pourrait débloquer la voie vers la prochaine phase de l'accord.
Une dynamique en mouvement
Le plan prévoit, à terme, le déploiement d'une « Force internationale de stabilisation » (ISF) pour remplacer les troupes israéliennes. Toutefois, le chef du Hamas, Khalil al-Hayya, s'oppose fermement à la présence de forces internationales pour désarmer son mouvement. Il a déclaré être prêt à remettre ses armes à une autorité palestinienne locale, à condition que l'occupation par Israël prenne fin.
Derrière la ligne, une réalité préoccupante
Sur le terrain, les témoignages de Gazaouis révèlent leurs inquiétudes face à cette ligne, qui pourrait devenir une frontière définitive avec Israël. Beaucoup citent une destruction systématique orchestrée par l'armée israélienne qui a laissé des terres agricoles et communautaires dévastées, en en faisant des zones militaires. Selon Amnesty International, cette situation pourrait conduire à une évacuation définitive des populations palestiniennes vers l'est de Gaza.
Des blocs de béton jaune marquent désormais un no man's land où les Gazaouis ne peuvent plus accéder à leurs terres. Au moins 93 personnes ont été tuées en tentant de franchir cette ligne. La situation au sol a soulevé des inquiétudes croissantes parmi les défenseurs des droits humains. Les ONG, comme Amnesty International, redoutent que cette nouvelle configuration territoriale engendre une violence accrue et une souffrance continue pour les habitants de Gaza.
Alors que la communauté internationale observe, les ramifications de cette ligne jaune continuent de résonner à travers la région. La question demeure : cette délimitation fait-elle réellement avancer le processus de paix, ou accélère-t-elle la spirale de conflit ?







