Le gouvernement du Bénin a confirmé ce dimanche avoir mis fin à une tentative de coup d’État, après que des soldats se sont déclarés en faveur d'une destitution du président Patrice Talon sur les ondes de la télévision publique. Alors que la situation reste tendue, des coups de feu ont été rapportés dans les rues de Cotonou, bien que la majorité des habitants poursuivent leurs activités quotidiennes.
Patrice Talon, qui doit passer le flambeau lors des élections présidentielles d’avril prochain, est déclaré en sécurité par son entourage. Sous son administration, le pays a connu une croissance économique significative, malgré des violences jihadistes qui touchent le nord du territoire.
Huit militaires, arborant des bérets variés et armés, se faisant appeler le "Comité militaire pour la refondation" (CMR), ont annoncé leur action matinale à la télévision. Ils ont motivé leur décision par l'"aggravation de la situation sécuritaire", négligeant selon eux les îliers tombés au combat et dénonçant des pratiques de promotion au sein des forces armées qui semblent injustes. Ils ont également critiqué ce qu'ils appellent un affaiblissement déguisé des libertés fondamentales.
Lors d'une intervention télévisée, Alassane Seidou, ministre de l'Intérieur, a affirmé que les forces armées, fidèles à leur serment, avaient su conserver le contrôle de la situation. Cela coïncide avec les témoignages de divers habitants de Cotonou qui rapportent des bruits de tirs, mais aussi un retour à la normale dans plusieurs quartiers.
L'entourage de Talon a souligné que les militaires rebelles n'avaient pas réussi à s'emparer de la présidence ni du domicile du président, assurant que tout était mis en œuvre pour rétablir l'ordre. La télévision nationale et les accès au palais présidentiel restaient, toutefois, sous surveillance militaire. Les zones entourant des institutions internationales et le célèbre Sofitel de la capitale étaient également bouclées.
En réaction à ces événements, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a dénoncé fermement ce qu'elle considère comme une action anticonstitutionnelle, affirmant son soutien au gouvernement béninois. Une source militaire, sous couvert d'anonymat, a précisé que la situation était "sous contrôle" et qu'un "nettoyage" était en cours pour garantir la sécurité, laissant entendre que les tentatives de coup d'État étaient vouées à l'échec.
Investi depuis 2016, Talon a toujours été sous le feu des critiques pour ses tendances autoritaires, malgré des avancées économiques notables. Sa gestion présente des similitudes avec des situations observées dans d’autres pays de la région, où plusieurs coups d'État se sont produits ces dernières années, dans des pays comme le Mali ou le Burkina Faso. Le contexte politique actuel suscite des préoccupations sur l'avenir de la démocratie au Bénin, un pays précédemment salué pour sa vitalité institutionnelle.







