Depuis la chute de Bachar Al-Assad le 8 décembre 2024, un million de Syriens ont fait le choix difficile de retourner dans leur pays dévasté, espérant y reconstruire un avenir meilleur. À Baba Amr, poignant quartier de Homs, la réalité est bien plus complexe.
Asma Bakar, qui a récemment regagné son appartement à Homs après un séjour au Liban, incarne ce nouveau chapitre. Mon ancienne maison a été entièrement détruite
, confie cette mère de deux enfants alors qu'elle repeint les murs de son logement éphémère pour masquer les cicatrices du passé. Son mari, un opposant de longue date au régime, blessé lors du conflit, ne peut plus subvenir aux besoins de sa famille, ajoutant une dimension supplémentaire à leur lutte quotidienne.
Cette transition s'accompagne d'une résurgence de l'esprit communautaire. Beaucoup, comme Asma, doivent reconstruire avec leurs propres moyens. Les propriétaires d'immeubles, qui se montrent compatissants, offrent parfois des loyers symboliques pour soutenir ceux qui reviennent. Le propriétaire connaissait mon mari
, explique-t-elle avec gratitude, soulignant ainsi la solidarité qui émerge au sein de ce peuple éprouvé.
Malgré des réticences vis-à-vis des conditions politiques et sécuritaires, le retour des déplacés témoigne d'une volonté indéfectible de rebâtir. Cette résilience a été mise en lumière par plusieurs organisations humanitaires, qui pointent la lenteur des efforts de reconstruction et l'absence de soutien international substantiel. Selon un rapport de Amnesty International, la plupart des retours dans les zones ravagées sont entachés d'incertitudes, le manque d'infrastructures et de services essentiels soulevant de vives inquiétudes.
L'arrivée récente de nouvelles familles dans des quartiers comme Baba Amr est une lueur d'espoir, mais elle est également un défi. Les infrastructures de base sont souvent encore en ruines, et le taux de chômage reste élevé. L'opinion des experts, comme celle de l'économiste syrien Ahmad Al-Masri, fait état de la nécessité d'une assistance internationale accrue pour stabiliser la région et permettre une véritable reconstruction. Pour qu'une reconstruction efficace ait lieu, il est crucial que la communauté internationale prenne des mesures audacieuses pour soutenir le retour en toute sécurité des déplacés
, affirme-t-il.
Cet élan vers la réhabilitation s'accompagne de récits de courage face à l'adversité. Si les défis sont nombreux, l'espoir d'un avenir prospère reste palpable chez ceux qui retournent sur la terre natale. Chaque mur repeint, chaque sourire partagé est un pas vers la reconstruction d'une Syrie unifiée.







