Ce matin, un parking parisien a été le théâtre d'une démonstration évocatrice : une voiturette sans permis, stationnant tranquillement, a été percutée par un véhicule lancé à 50 km/h. L'impact a propulsé la voiturette à plusieurs mètres, mettant en scène des mannequins à bord qui, sous la force de l'accident, se sont violemment heurtés. Un constat accablant pour le pilote, Pascal Dragotto, qui a affirmé que, dans une situation réelle, on aurait pu déplorer au moins un mort et un blessé grave.
Ce crash-test, orchestré par l'assureur MMA, visait à sensibiliser le public à la fragilité des voitures sans permis, souvent perçues comme des alternatives inoffensives. Guillaume Wirth, responsable de la prévention des risques routiers chez MMA, a souligné l'importance de ce message : "Une voiturette n'est pas un jouet. Ces véhicules sont particulièrement vulnérables et trois fois moins lourds qu'un véhicule standard." Le cas tragique d'un jeune conducteur de 16 ans, victime d'un grave accident ayant entraîné la mort de son petit frère et sa propre tétraplégie, illustre cruellement les enjeux de la sécurité routière liés à ces quadricycles.
Une augmentation alarmante des accidents
Avec l'essor des voiturettes, le nombre d'accidents a explosé : 445 en 2024, entraînant 37 décès, principalement parmi les conducteurs ou passagers de ces véhicules. Cette statistique représente une hausse de 48 % des morts par rapport à l'année précédente et un doublement de la mortalité en cinq ans, selon la Sécurité routière. Notamment, 68 % des décès se sont produits hors agglomération, mettant en lumière les dangers d'une circulation sur des routes où les voiturettes, limitées à 45 km/h, côtoient des véhicules bien plus rapides.
Un autre facteur aggravant reste la formation minimale requise pour conduire une voiturette. Le permis AM, nécessaire pour piloter ces véhicule, exige seulement 8 heures de formation. Cela soulève des questions sur la compétence des conducteurs. Guillaume Wirth insiste sur l'importance de respecter les règles de la route et d'adopter une attention accrue : "Chaque conducteur de voiturette doit être conscient de ses limites et doubler de vigilance sur la route." Bien que MMA ne suggère pas d'obliger des conditions plus strictes pour les conducteurs de voiturettes, cette opération pourrait susciter une réflexion chez les décideurs politiques.
Des solutions urgentes sont nécessaires
La problématique des voiturettes sans permis est également amplifiée par une forte hausse des immatriculations, grimpant de 13 376 en 2019 à 31 714 en 2024, comme l'indique l'Argus. Cette tendance soulève des préoccupations sur les conditions de sécurité et d'expérience des jeunes conducteurs, souvent attirés par des modèles séduisants — comme l'Ami de Citroën — qui leur sont promis comme des alternatives sûres. Cependant, la suppression récente du bonus écologique a entraîné une diminution significative des nouvelles immatriculations, suscitant une interrogation sur l'avenir du marché.
Face aux chiffres alarmants des accidents, le débat sur la réglementation des voitures sans permis semble inévitable. Une solution pourrait passer par une réévaluation des critères d'obtention du permis et l'instauration de sessions de formation plus approfondies, afin d'améliorer la sécurité de tous sur nos routes. En attendant, les conducteurs de voiturettes doivent être encouragés à conduire avec précaution, en tenant compte de la fragilité de leurs véhicules.







