Paris (France) – Lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire, qui visait à explorer les liens présumés entre divers mouvements politiques et des réseaux islamistes, Jean-Luc Mélenchon a pourfendu les spéculations qui pèsent sur son mouvement, La France insoumise (LFI). Le leader de gauche a fermement déclaré que LFI "n'acceptera jamais l'entrisme religieux", tout en reconnaissant la présence d'une menace islamiste, parmi d'autres plus variées.
Lors de son intervention, il a mis en exergue le fait qu'aucun responsable des services de renseignement auditionné n’a su établir de lien entre son mouvement et des groupes islamistes. Mélenchon a cité des déclarations du rapporteur de la commission, Pascal Courtade, qui avait indiqué qu'aucun document dans le doctrine des Frères musulmans ne prouve une volonté d'islamisation rapide de la France. Cette remarque a appuyé les défenses de Mélenchon face aux allégations infondées, dissociant LFI de l’entrisme.
La commission, composée uniquement de membres de la droite et de l'extrême droite, a suscité des critiques au sein de la gauche, qui s'est sentie particulièrement ciblée. L’attitude du rapporteur, Matthieu Bloch, a été jugée comme un exemple d’intentions biaisées contre LFI. "Cette commission ne vise pas un parti en particulier", a tenté de faire valoir Bloch, mais la perception parmi les membres de LFI reste celle d’une enquête partiellement politisée.
Mélenchon a pris le temps d'élargir le débat sur la laïcité en France. Il a signalé avoir évolué sur cette notion, en appelant à un discernement face aux symboles religieux, et a mis en garde contre les tentatives de certaines factions de droite et d'extrême droite de réglementer les pratiques religieuses, telles que le port du voile.
La laïcité, a-t-il rappelé, concerne l'État, pas les individus dans l'espace public : "L'État est laïc, pas la rue". En évoquant des sujets controversés comme la circoncision, il a soulevé des questionnements sur la liberté religieuse et les droits parentaux, affirmant que chaque parent a le droit de transmettre ses valeurs.
À sa suite, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, a apporté une perspective différente, en se concentrant sur la radicalisation parmi tous les groupes sans mentionner spécifiquement LFI ou d'autres partis. Avec une trentaine de témoignages, dont des universitaires et des responsables de la sécurité, la commission continue de tester les limites de l'équilibre entre sécurité et liberté religieuse en France.
Cette audition enflammée montre le fossé qui persiste autour des questions de laïcité et de pratiques religieuses en France, alors que des voix s'élèvent pour équilibrer la sécurité nationale et les droits individuels.







