Lors de sa rencontre en Corée du Sud avec Xi Jinping, Donald Trump a lancé une annonce à fort impact qui a retenti dans les cercles militaires du monde entier. Plutôt que de discuter des questions économiques, Trump a déclaré : « En raison des programmes d'essais menés par d'autres pays, j'ai demandé au ministère de la Guerre de commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d'égalité ». Cette déclaration a alimenté des craintes quant à une éventuelle course aux armements, à l'heure où certains pays, notamment la Russie, affichent des progrès significatifs dans leur capacité stratégique.
Quelques jours avant la déclaration de Trump, la Russie avait présenté des avancées militaires remarquables, notamment avec le missile de croisière à propulsion nucléaire Bourevestnik et le drone sous-marin Poseidon, capables de survoler de longues distances tout en contournant les défenses existantes. Cela a provoqué une réaction immédiate de Moscou, qui a menacé de relancer ses propres essais en réponse aux États-Unis, illustrant ainsi un climat de tension croissant entre les superpuissances.
Il est essentiel de rappeler qu’au cours des trente dernières années, la question des essais nucléaires semblait avoir trouvé une certaine stabilité, en grande partie grâce au traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) signé par 187 États. Bien que ce traité ait été respecté jusqu’ici, il n’a pas été ratifié par neuf États possédant des capacités nucléaires significatives, ce qui fragilise sa portée légale. Les États-Unis et la Russie, ainsi que d'autres pays comme la Chine et l'Inde, continuent de développer leurs arsenaux, malgré les promesses de désarmement qui avaient prévalu dans la décennie suivant la guerre froide.
La montée en puissance de la Chine est particulièrement alarmante. Selon un rapport de plusieurs experts, dont l’amiral Charles Richard, ancien commandant des forces stratégiques américaines, « pour la première fois, nous risques de faire face à deux superpuissances nucléaires en même temps ». Avec des prévisions de quadruplement de ses ogives d’ici 2035, la Chine cherche à atteindre parité avec les États-Unis et la Russie, redéfinissant ainsi le paysage géopolitique mondial.
Des spécialistes du désarmement, comme Jean-Pierre Magro, soulignent l'importance cruciale de redémarrer le dialogue entre les grandes puissances afin d’éviter une escalade catastrophique. Alors que le traité New Start, qui limite le nombre d'ogives déployées, arrive à expiration en février prochain, l'urgence de trouver des solutions pacifiques semble plus pressante que jamais. Le climat d'incertitude actuelle souligne à quel point la paix mondiale dépend d’un engagement renouvelé envers la diplomatie dans un contexte de tensions croissantes.
