Israël sera bien de la partie pour la prochaine édition de l'Eurovision, prévue en mai 2026 à Vienne. Cependant, plusieurs pays, dont l'Espagne et l'Irlande, ont d'ores et déjà annoncé leur retrait du concours, soulignant une décision profondément politique qui court-circuite le caractère festif de cet événement musical tant attendu.
Le 5 décembre, lors d'une réunion des membres de l'Union européenne de radiodiffusion (UER), il a été décidé de ne pas exclure Israël malgré les nombreuses controverses entourant sa politique, notamment en ce qui concerne la bande de Gaza. Cette décision a engendré des retraits immédiats de pays comme l'Espagne, la Slovénie et les Pays-Bas. En réponse, la France a, pour sa part, affirmé son soutien à la participation israélienne.
"La France a confirmé sa participation à l'Eurovision 2026 et son soutien à la présence d'Israël, s'opposant au boycott annoncé par plusieurs pays [...]" - Agence France-Presse
Les diffuseurs comptent parmi ceux qui rejettent les appels au boycott, comme l’a exprimé Frederic Encel, géopoliticien à Sciences Po, qui a souligné que la présence d'Israël ne différait en rien de celle d'autres participants. Bien que cela ne soit pas une question de puissance, il a précisé qu'il semblait illogique de voir l'Eurovision sombrer dans les querelles politiques.
Une absence qui rappelle des politiques historiques
Israël, en compétition depuis 1973, subit la pression croissante des critiques liées à sa réaction après les attaques du 7 octobre 2024. Les accusations de génocide et d’instrumentalisation politique impactent son image au sein du concours. Le secrétaire général de RTVE, Alfonso Morales, a déclaré que la situation actuelle rendait difficile le maintien de l'Eurovision comme un événement culturel neutre.
"Le rejet de la participation d'Israël est une politique de la chaise vide" - Frederic Encel
Malgré cette dynamique, la France a décidé de ne pas céder aux pressions. Jean-Noël Barrot, le ministre français de la Culture, a loué l'engagement d'Eurovision à ne pas se laisser influencer par la politique, déclarant que "la culture doit unir, pas diviser".
Vers une évolution des règles
Toutefois, l'UER a annoncé la révision de certaines règles de vote pour renforcer la transparence, suite à des allégations de tricherie concernant les votes en faveur d'Israël lors de l'édition précédente. Cela figure parmi les ajustements réalisés pour apaiser les tensions.
Israël a remporté le concours à quatre reprises (1978, 1979, 1998 et 2018), et la question demeure : la nation parviendra-t-elle à briller à nouveau lors de l'édition 2026 ? Les événements se dérouleront du 12 au 16 mai à la Wiener Stadthalle de Vienne, et la température monte déjà, tant sur scène qu’en coulisses.







