La vague de contestation contre Donald Trump continue de s'intensifier, avec une série d'annulations de spectacles au Kennedy Center à Washington, récemment rebaptisé « Trump-Kennedy Center ». Cette décision, prise à la mi-décembre 2025, a été motivée par la prise de contrôle de l'institution par un conseil d'administration composé de proches du président républicain. Ce lieu emblématique, traditionnellement consacré à la culture américaine, se voit ainsi plongé dans une controverse mêlant politique et liberté artistique.
En réaction aux annulations, Richard Grenell, président du Kennedy Center, a réagi avec véhémence via X, affirmant que les artistes qui se désistent faisaient partie d'une ancienne direction qu’il qualifie d’extrême gauche, les désignant comme des militants. Il a évoqué un « boycott », ajoutant que « les arts sont pour tout le monde » et que la gauche « était enragée » par cette situation.
Un climat de tension palpable
La situation s’est encore envenimée lorsqu’un musicien, Chuck Redd, a été menacé de poursuites judiciaires par Grenell, qui exigeait une compensation d'un million de dollars, l'accusant d’« intolérance » et de « stratégies d’intimidation ». Une friction qui souligne le climat tendu entre la nouvelle direction et des artistes programmés avant ce changement de gouvernance. Ce cas a soulevé des préoccupations sur la liberté d’expression artistique dans un cadre de plus en plus politisé, comme rapporté par Le Monde.
Parmi les annulations notables, le groupe de jazz The Cookers, qui devait se produire le 31 décembre, a fait savoir que « le jazz est né de la lutte pour la liberté d'expression ». Ils ont souligné « ne pas tourner le dos à leur public », ajoutant qu'ils souhaitaient revenir lorsque la salle célébrera pleinement la diversité musicale.
Une réaction depuis la famille de JFK
Le changement de nom du Kennedy Center a aussi suscité l'indignation au sein de la famille Kennedy et de l’opposition démocrate, qui y voient un symbole fort de la politisation croissante de la culture. La compagnie Doug Varone and Dancers, prévue à Washington en avril 2026, a annoncé son retrait, déclarant sur Instagram que la renommée du centre sous le nom de Trump ne leur permettrait pas de participer à cette institution naguère réputée.
De plus, la chanteuse folk Kristy Lee a reconnu que renoncer à son concert en janvier 2026 lui causait du tort, affirmant que « perdre son intégrité coûte plus cher qu’un salaire ». Cette situation soulève aussi des interrogations sur l’avenir du Kennedy Center, avec une baisse notable des ventes de billets, renforçant un sentiment d’inquiétude au sein de la communauté artistique politique.
La nouvelle direction a également été critiquée pour avoir annulé des spectacles de drag et d’événements célébrant la communauté LGBT+, pour favoriser des conférences de droite religieuse et des artistes chrétiens. Cette tendance soulève des questions sur la place de la diversité artistique dans ce nouvel environnement, comme le souligne un article de Le Figaro.







