Le géant taïwanais des semi-conducteurs, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), a annoncé le lancement de la production de ses puces 2nm, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l'intelligence artificielle (IA).
Selon un communiqué diffusé sur son site internet, TSMC a débuté la production de ces semi-conducteurs ultra-performants au quatrième trimestre 2025, comme le soulignait la société dans ses prévisions. Cette annonce intervient alors que les investissements mondiaux dans l'IA continuent de croître de manière exponentielle, atteignant près de 1.500 milliards de dollars en 2025, une somme qui pourrait dépasser 2.000 milliards en 2026, selon les projections du cabinet Gartner.
Ces nouvelles puces 2nm, décrites comme étant les plus avancées en matière de densité et d'efficacité énergétique, seront fabriquées dans l'une des installations de TSMC, connue sous le nom de "Fab 22", située à Kaohsiung, une ville portuaire du sud de Taïwan. Les composants issus de cette production seront utilisés dans une variété de produits, allant des smartphones aux systèmes d'armement, renforçant la position de TSMC en tant que leader mondial de l'industrie des semi-conducteurs.
Actuellement, plus de la moitié des semi-conducteurs produits dans le monde proviennent de Taïwan, notamment les technologies les plus avancées indispensables au fonctionnement des applications d'IA. La domination taïwanaise dans ce secteur est telle qu'on la désigne parfois comme un "bouclier de silicium" pour la sécurité de l'île, un atout qui pourrait dissuader toute tentative d'invasion de la part de la Chine continentale.
Les récents exercices militaires de la Chine, qui ont vu des avions de chasse et des navires encercler Taïwan, rappellent la menace persistante qui pèse sur l'île. Le président taïwanais, Lai Ching-te, a qualifié ces actions de "provocation flagrante" contre la sécurité régionale et l'ordre international, alors que l'île continue d'attirer l'attention des grandes puissances, telles que les États-Unis et l'Europe, qui cherchent à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement.
Dans ce contexte, TSMC a également investi dans des sites de production aux États-Unis, au Japon et en Allemagne pour répondre à la demande croissante. Cependant, des responsables taïwanais, comme François Chih-chung Wu, un ministre adjoint des Affaires étrangères, affirment que Taïwan continuera de jouer un rôle indispensable dans la fabrication des puces les plus avancées, soulignant la nécessité de maintenir l'excellence technique sur l'île.
Alors que le monde s'oriente résolument vers une ère dominée par l'intelligence artificielle, le lancement de la production des puces 2nm par TSMC pourrait bien être un tournant décisif, tant pour l'industrie technologique que pour la sécurité économique et géopolitique de la région.
