Abarth se trouve au cœur d'un débat épineux sur l'avenir de ses motorisations face à l'interdiction prévue des moteurs thermiques dans l'Union Européenne d'ici 2035. Alors que certains constructeurs et pays contestent cette décision, Abarth a vu ses ventes chuter, confrontée à une spirale alarmante depuis l'introduction de ses modèles 100 % électriques.
Les récents changements réglementaires en Europe, initiés par la nécessité de réduire les émissions de CO2, ont mis la marque dans une position délicate. Le scandale du dieselgate a amplifié cette pression, obligeant les constructeurs à réorienter leurs stratégies. Abarth, pourtant célébrée pour son patrimoine moteur riche, se débat maintenant avec des modèles comme la 500e et la 600e, qui, bien que performants, manquent de l'ADN sonore qui a fait sa renommée.
Au cœur des préoccupations, les ventes alarmantes d'Abarth sont révélatrices d'un déséquilibre : à peine 10 000 véhicules écoulés cette année, avec une prévision inquiétante de seulement 2 000 d'ici la fin de l'année. Les prix élevés de ses véhicules, près de 45 000 euros pour la 600e, ainsi qu'une autonomie limitée (250 à 320 km) entravent leur compétitivité sur un marché saturé.
L'expert automobile Philippe Dufour souligne que "la relance d'Abarth passe par une adaptation stratégique rapide, sinon, la marque risque de perdre encore plus de terrain face à des concurrents comme Alpine qui dominent le segment sportif". Face à ces enjeux, Abarth envisage timidement de revenir aux moteurs thermiques, une option que Fiat a récemment explorée avec la relance de la 500 hybride.
Gaetano Thorel, le responsable de Fiat et Abarth, admet que l'entreprise "essaie d'explorer toutes les options", bien que les défis techniques posent des obstacles significatifs. Les solutions envisagées incluent notamment une adaptation du moteur FireFly, réputé pour sa fiabilité, mais les difficultés face aux strictes normes européennes sur les émissions compliquent encore plus les choses.
En effet, le retour au thermique semble de plus en plus problématique. La nécessité d'investissements lourds pour adapter les motorisations, combinée aux malus écologiques qui pèsent sur les ventes de sportives, met Abarth dans une position inconfortable. Wolfgang Schneider, analyste pour le secteur automobile, déclare que "les décisions à venir seront cruciales pour la survie d'Abarth, qui doit retrouver une identité forte pour séduire de nouveaux clients".
Actuellement, l'absence d'une gamme électrique cohérente et attrayante pour le portefeuille des consommateurs pourrait pose un frein à l'avenir de la marque. En l'absence de décisions claires, le sort d'Abarth demeure incertain, et l'avenir pourrait bien dépendre de la capacité de la marque à fusionner son héritage avec les nouvelles exigences du marché.
En somme, alors qu'Abarth lutte pour se réinventer dans un paysage automobile en pleine mutation, la nécessité d'une stratégie solide devient primordiale. Les débats sur l'électrification pourraient bien redéfinir l'identité même de cette marque emblématique.
