La répression de l'opposition tunisienne s'intensifie avec l'arrestation d'Ahmed Néjib Chebbi

L'arrestation d'Ahmed Chebbi marque un tournant inquiétant pour la démocratie tunisienne.
La répression de l'opposition tunisienne s'intensifie avec l'arrestation d'Ahmed Néjib Chebbi
Ahmed Néjib Chebbi ici en mai 2025. AFP/Fethi Belaid

Ahmed Néjib Chebbi, une figure marquante de l'opposition en Tunisie, a été arrêté, un événement qui résonne comme un écho lointain de la révolution de jasmin. À 81 ans, Chebbi a été condamné à 12 ans de prison après un procès controversé, au cours duquel il a déclaré : « Je vais en prison à cet âge avancé avec la conscience tranquille et pure parce que je n’ai commis aucune erreur ».

Cette arrestation, qualifiée de « répression aveugle » par Amnesty International, est la dernière d'une série d'actions contre les voix dissidentes depuis le coup de force de Kaïs Saïed en juillet 2021. Cet acte a accru les inquiétudes sur la santé de la démocratie tunisienne, berceau du Printemps arabe, alors que des organisations comme Human Rights Watch dénoncent un climat politique de plus en plus oppressif.

Chebbi, cofondateur du Front du salut national (FSN), a joué un rôle essentiel dans la transition politique post-Ben Ali. Sa détention intervient peu après celles d'autres figures de l'opposition, telles qu'Ayachi Hammami et Chaïma Issa, incarcérées pour des accusations similaires. Une atmosphère d'intimidation se répand dans le pays, où la majorité des acteurs politiques sont désormais soit emprisonnés, soit exilés.

Les experts s’inquiètent d’une « nouvelle erreur de calcul » du régime de Kaïs Saïed, qui pourrait provoquer un retour de la contestation populaire. Des manifestants ont récemment crié des slogans tels que « Libertés, libertés » lors d'une commémoration organisée par le puissant syndicat UGTT. Les organisations de défense des droits humains suivent de près la situation et soulignent que la détention d'opposants n'est pas seulement une question de démocratie, mais aussi de droits humains fondamentaux.

La communauté internationale, notamment le Parlement européen, a exprimé ses préoccupations, qualifiant les récentes actions du gouvernement tunisien d'« ingérence flagrante » dans les droits politiques. Lors d'un discours, Saïed a rejeté ces critiques, incitant les Européens à « apprendre nos leçons » en matière de droits et libertés.

À l'heure actuelle, les voix s'élèvent pour demander une réponse robuste de la communauté internationale face à cette détérioration des conditions politiques en Tunisie. La situation actuelle est laissée entre les mains d'un régime dont les ambitions ne cessent d'éroder les fondements mêmes des valeurs démocratiques chèrement acquises.

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