Cedric Lodge, l'ancien directeur de la morgue de l'école de médecine de Harvard, a été condamné à huit ans de prison pour avoir illégalement vendu des restes humains, une affaire qui a choqué le monde académique et entaché la réputation de l'une des universités les plus respectées au monde.
À l'âge de 58 ans, Lodge aurait, entre 2018 et 2023, contourné les protocoles en place concernant la gestion des corps donnés à la science. Ces derniers étaient destinés à des fins pédagogiques et à la recherche médicale avant d’être incinérés. Cependant, il a décidé de prélever des organes, des têtes, et d'autres parties de cadavres pour les revendre, provoquant un tollé général dans la communauté médicale.
Des organes expédiés par colis postal
Selon le ministère de la Justice, Lodge a transporté les restes humains à son domicile dans le New Hampshire, où il les a mis en vente via des réseaux sociaux et des communications téléphoniques. Les colis étaient ensuite expédiés aux acheteurs, souvent à leur demande, ce qui énervait les familles des donneurs.
Ce trafic a été révélé à la suite d'enquêtes menées par plusieurs médias, dont Le Parisien. Le procureur fédéral a explicité que les restes, « revendus avec profit », incluaient des organes qui avaient été subtilisés à l'insu des familles des donneurs et de l'université, bouleversant ainsi les valeurs éthiques qui régissent l'enseignement et la recherche.
Une quarantaine de commandes pour un seul acheteur
La situation a pris une tournure encore plus inquiétante avec la découverte de l'acheteuse Katrina MacLean, propriétaire de Kate's Creepy Creations, une boutique à Peabody, Massachusetts. Elle a acheté plusieurs têtes disséquées pour des montants atteignant 600 dollars. De plus, un autre acheteur, Joshua Taylor, a dépensé plus de 37 000 dollars pour acquérir divers restes, allant des têtes aux cerveaux, qu'il a fait passer via PayPal.
Cedric Lodge, arrêté en mai 2023 avec sa compagne Denise, 65 ans, a été condamné pour ses actes déplorables. Tandis que sa partenaire a reçu une peine d'un an et un jour pour complicité dans ce trafic, l'impact de cette affaire semble résonner bien au-delà des murs de Harvard. Un expert en éthique médicale a déclaré que ce genre de comportements contribue à affaiblir la confiance du public envers les institutions scientifiques, déjà mises à l'épreuve par d'autres scandales.
Cette situation a ainsi soulevé des questions cruciales sur l'intégrité des établissements éducatifs et leurs pratiques d'enseignement et de recherche, et souligne la nécessité d'une supervision plus rigoureuse de la gestion des restes humains.







