En 2024, le déficit commercial de la France, déjà prévu à 81 milliards d'euros, pourrait se voir alourdi de 4,2 milliards d'euros, selon une récente étude des Douanes. Cette augmentation serait attribuée à l'importation de 773 millions de petits colis, souvent commandés sur des plateformes telles que Shein et Temu. Depuis 2021, le volume des petits envois a explosé, passant de 170 millions à plus de 2,1 milliards d'articles.
La majorité de ces produits proviennent de Chine, représentant 97 % des importations, et sont souvent proposés à des prix très bas, affichant une valeur moyenne fixée à moins de 3,4 euros par article. Ce phénomène, qualifié d'« effondrement du prix moyen », a été accentué par la montée en puissance de nouveaux acteurs de la mode rapide et économique sur le marché mondial.
Une taxe à l'horizon
Les importations de vêtements, chaussures et divers accessoires constituent la moitié des articles transmis au pays. L’étude note également qu'un cinquième de ces articles sont, par la suite, réexportés vers d'autres pays européens. En dépit de ces volumes croissants, ces petits colis ne sont pas comptabilisés dans la balance commerciale française, contrairement à ce qui se fait en Allemagne.
Il est à noter qu'à partir de 2021, la législation a évolué : tous les produits importés de pays tiers sont désormais soumis à la TVA dès le premier euro, nécessitant une déclaration douanière. Néanmoins, ces envois, dont la valeur est inférieure à 150 euros, échappent encore aux droits de douane. Pour remédier à cela, la France prévoit d’instaurer une taxe de 5 euros sur ces envois, effective dès le 1er janvier 2026. Cette taxe s'inscrit dans un cadre budgétaire plus large et n’est pas encore définitivement validée.
Selon un rapport publié par Le Monde, cette situation suscite des inquiétudes chez les acteurs du secteur. Des experts appellent à une réflexion plus approfondie sur l'impact des petits colis sur l'industrie locale. Ils affirment que la dynamique actuelle, notamment l'émergence de plateformes comme AliExpress, pourrait mener à une déstabilisation du marché français. Une taxation au niveau européen, prévue pour juillet 2026, pourrait également se matérialiser dans ce cadre, ajoutant une nouvelle couche de complexité dans les échanges commerciaux transfrontaliers.







