L'impact du contexte politique sur les entreprises indriennes
À l'aube de 2025, l'économie de l'Indre reflète, comme partout ailleurs en France, une instabilité politique croissante. Les dirigeants d'entreprises de taille intermédiaire (ETI) du Centre-Val de Loire ont récemment exprimé leur frustration face à cette turbulence, incitant leurs élus à se concentrer sur la vitalité économique. Leur message est clair : « La confiance qu'il faut voter, c'est dans l'activité économique ! »
Ce constat soulève une problématique cruciale pour ces chefs d'entreprise. Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juillet 2024, les incertitudes politiques entravent leurs perspectives d'investissement. Les questions autour des taxes, des réformes et des budgets laissent les entrepreneurs dans un flou inquiétant. Comme l'indique leur lettre ouverte à l'Assemblée, « le débat public s'embourbe dans les postures et nous semble être un immense gâchis pour notre pays. »
Les voix du secteur privé se font entendre
Sophie Monestier, présidente du Medef de l'Indre, a déclaré que ce mal-être ressenti par les chefs d'entreprise est sans précédent dans sa carrière : « C'est un mélange de colère et de découragement. Les embauches et les investissements sont au point mort. » De leur côté, des leaders tels que Julien Bouquin, président de la confédération des PME de l'Indre, expriment leur exaspération face à une fiscalité embrouillée, soulignant que leur demande n'est pas d'être submergés de subventions, mais juste d'espérer des conditions de travail équitables.
La confiance retrouvée des patrons
Cette défiance à l'égard du monde politique pourrait paradoxalement jouer en faveur des dirigeants d'entreprise, qui remportent une plus grande confiance du public. Selon Frédéric Dabi, directeur de l'institut Ifop, « les chefs d'entreprise sont devenus des acteurs de confiance aux yeux des Français. » Jacky Thoonsen, président de la CCI de l'Indre, se dit optimiste, soulignant que l'entrepreneuriat attire les jeunes qui voient de nouveaux modèles à suivre.
Malgré une légère augmentation des défaillances d'entreprises dans le département, celle-ci ne semble pas inquiétante, selon Thoonsen. Les nouvelles entreprises, souvent des auto-entrepreneurs, éprouvent des difficultés, mais beaucoup reviendront avec des projets revus et corrigés.
Un tableau économique contrasté
Sur le plan macroéconomique, la situation présente des signes encourageants. En dépit des vicissitudes politiques, le Président de la CCI observe une amélioration par rapport aux deux dernières années : « Les prix de l'énergie et des matières premières baissent, l'inflation se stabilise et la croissance est de retour. Le seul obstacle demeure l'incertitude politique. »
Les sous-traitants du secteur aéronautique et de la défense en Indre continuent de profiter du contexte international favorable, et le taux de chômage se stabilise autour de 6,8 %. Néanmoins, l'avenir reste dépendant des décisions politiques à venir.
En chiffres
167. C'est le nombre de défaillances d'entreprises enregistré à fin août 2025 dans l'Indre, selon les données de la Banque de France, soit une légère augmentation par rapport à l'année précédente.
7. Pourcentage de salariés travaillant dans le secteur logistique dans l'Indre, un domaine en plein essor.
14.424. Le nombre de salariés employés dans le secteur industriel, représentant 20 % des emplois du département.







