Les icônes du luxe italien, telles qu'Armani, Valentino, et Loro Piana, sont sous le feu des projecteurs en raison d'enquêtes révélant des conditions de travail inacceptables au sein de leurs chaînes d'approvisionnement. Des ouvriers touchant des salaires misérables et vivant dans des conditions déplorables sont désormais la face cachée d'un secteur valorisé à des milliards d'euros.
Les résultats d'investigations menées à Milan indiquent que certaines marques de mode haut de gamme, dont une filiale d'Armani, ne se seraient pas souciées des maltraitances exercées sur les travailleurs de leurs sous-traitants. Christian Dior et Alviero Martini sont également concernés par cette tempête médiatique, comme l'indiquent plusieurs sources, dont France Info.
Le procureur de Milan, Paolo Storari, a souligné le manque de supervision dans ces entreprises, révélant que des employés sont contraints de travailler de longues journées pour des salaires rien moins que choquants, parfois aussi bas que 2,75 euros de l'heure. Selon les informations relayées par Le Monde, de nombreux ouvriers dorment même dans leurs lieux de travail.
Afin de réagir à ces accusations, le gouvernement italien a décidé d'agir. Le ministre de l'Industrie, Adolfo Urso, a défendu la réputation des marques italiennes, déclarant que leur image était injustement attaquée. Il a également proposé l'instauration d'un certificat de conformité, bien que cette mesure ait été jugée peu efficace et volontaire par certains critiques.
Les livres de comptes des grandes maisons semblent avoir été assombris par cette réalité. Des témoignages recueillis par des ONG comme la Clean Clothes Campaign mettent en évidence la vulnérabilité des fournisseurs, souvent contraints d'accepter des conditions imposées par des grands noms du luxe. Comme l’a mentionné Deborah Lucchetti, coordinatrice de l'organisation, les petites entreprises se retrouvent sous pression constante, poussées à baisser les salaires et à ignorer les réglementations du travail.
D'un autre côté, des marques commencent à prendre des mesures. Prada, par exemple, a récemment organisé une visite de son usine en Italie pour promouvoir la transparence. Les leaders de l'industrie, tels que Lorenzo Bertelli, directeur marketing de Prada, ont plaidé pour que la production soit une priorité dans les discussions sur le luxe, soulignant ainsi les manquements de nombreuses autres maisons à ce sujet.
Dans un contexte mondial où les consommateurs réclament plus de transparence et d'éthique, l'avenir du luxe italien pourrait dépendre de la manière dont les marques réagiront à ces révélations. Une crise qui rappelle que les apparences sont parfois trompeuses dans le monde du luxe.







