La Finlande, connue pour son taux de bonheur record, traverse une période économique tumultueuse. Ces deux dernières années, le pays a subi une récession qui a affecté le tissu social et économique, avec un taux de chômage dépassant les 10%. Les raisons de cette situation sont multiples, notamment l'arrêt des échanges commerciaux avec la Russie, essentiel à son économie, suite à l'invasion de l'Ukraine.
Actuellement, la Finlande affiche l'un des taux de chômage les plus élevés d'Europe. Les jeunes diplômés et les travailleurs qualifiés, tels qu'Inez Aulén, qui a multiplié les candidatures sans succès, sont particulièrement touchés. Elle a déclaré : "J'ai étudié et travaillé pendant six ans, je ne pensais jamais me retrouver dans cette situation."
Les chiffres de l'institut finlandais des statistiques montrent que le taux de chômage des 15-74 ans a atteint 10,3 % en octobre. Ce chiffre est alarmant comparé à la moyenne de l'UE qui est de 6%. Bien que des signes de reprise soient apparents pour 2025, de nombreux économistes, comme Henna Busk de l'institut Pellervo, soulignent : "La croissance reste fragile, et il est essentiel de stimuler la consommation et les exportations pour rétablir la dynamique économique."
La Finlande se distingue par son faible niveau d'inégalités de revenus, mais la crise actuelle ravive des inquiétudes quant à l'avenir de son modèle social, longtemps admiré pour sa capacité à offrir un niveau de vie élevé à tous ses citoyens. Des mesures d'austérité ont été mises en place, provoquant des répercussions sur les plus vulnérables. Heta Kopra, chômeuse depuis 2017, s'élève contre cette tendance, affirmant que les réformes ont laissé les plus défavorisés "dans une sorte de limbes".
Le gouvernement finlandais, dirigé par Petteri Orpo, a récemment été critiqué pour sa gestion de la crise. Le gouvernement a promis de créer 100 000 emplois mais les résultats ne sont pas encore visibles. Selon l'économiste Jukka Appelqvist, “cela nécessite une croissance soutenue et une amélioration des exportations.”
Dans ce contexte difficile, des experts comme Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, mettent en avant la nécessité d'améliorer la productivité pour assurer la pérennité du modèle de vie européen. "Nous devons rester compétitifs sur la scène mondiale tout en maintenant notre qualité de vie", a-t-elle déclaré récemment sur Euronews.
Alors que la Commission européenne surveille de près la Finlande pour ses déficits publics et ses risques d'inégalités croissantes, l'avenir du pays semble reposer sur sa capacité à sortir de cette spirale économique. La Finlande doit se réinventer pour préserver son statut de leader en matière de bonheur sans sacrifier son modèle social.







