La Russie a décidé de bloquer l'application FaceTime, une décision prise par le régulateur des télécommunications du pays. Cette mesure s'inscrit dans un contexte de censure croissante des technologies occidentales, qui sont accusées d'être utilisées pour des activités criminelles, comme « organiser des attaques terroristes et recruter des auteurs ».
Selon l'agence Reuters, le blocage de FaceTime serait justifié par l'État russe par des allégations non prouvées, créant ainsi une atmosphère de suspicion autour des communications numériques. Les utilisateurs tentant d'accéder à l'application se heurteront désormais à un message d'erreur sans précédents. Ce nouvel épisode confirme l'intensification de la politique de censure mise en place par le Kremlin, visant à contrôler les outils de communication de la population.
FaceTime n’est pas la seule application ciblée ; WhatsApp devrait également être interdite, la Russie cherchant à promouvoir une alternative locale, nommée Max, jugée plus facilement accessible aux autorités. Selon des experts en cybersécurité, comme le professeur Laurent Dufour de l’Université Paris-Sorbonne, cette politique de censure vise à renforcer la surveillance de l'État et à étouffer toute dissidence dans le pays.
En parallèle, le célèbre jeu Roblox a également été suspendu en Russie, accusé de propager « la propagande LGBT ». Ces mesures s’inscrivent dans un cadre plus large de répression des voix dissidentes et des opinions divergentes. La majorité des grandes entreprises américaines ont quitté le marché russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, laissant de nombreux consommateurs sans accès officiel à leurs produits favoris, comme ceux d’Apple.
Face à cette situation, les utilisateurs russes se tournent vers des marchés parallèles où les prix des produits importés illégalement sont souvent gonflés. Cela témoigne non seulement d'un appauvrissement des options disponibles mais également d’un climat de méfiance envers les autorités, qui cherchent à justifier ces restrictions en prétextant des menaces terroristes.
Avec la montée de ce contrôle sur le numérique, les experts interpellent sur les conséquences à long terme pour la société civile. Dufour conclut que « la censure numérique ne fait pas qu’engendrer un vide technologique, elle crée aussi un fossé de confiance et favorise l’isolement du pays sur la scène internationale ». Alors que l'avenir est incertain, la vigilance reste de mise vis-à-vis de la liberté d'expression en Russie.







