Le pavillon Montsouris à Paris ferme ses portes : un symbole de la lutte des restaurateurs

Un restaurant emblématique du parc Montsouris ferme, victime de la crise et des charges élevées.
Le pavillon Montsouris à Paris ferme ses portes : un symbole de la lutte des restaurateurs
Paris (XIVe), décembre 2025. Après 38 ans à la tête du restaurant Le pavillon Montsouris, Yvan Coursault a mis la clé sous la porte. LP/Bertrand Métayer

Après presque quatre décennies d'activités, le renommé pavillon Montsouris, situé dans le parc du XIVe arrondissement de Paris, a définitivement tiré le rideau. Yvan Courault, à l’origine de l’établissement, se trouve aujourd'hui contraint de déposer le bilan à 74 ans, déplorant un manque de soutien de la ville, malgré la signature d'une nouvelle concession en 2019.

« C'est vraiment triste, surtout que je n’ai pas eu l’occasion de faire mes adieux à mes clients », confie Yvan, qui a forgé son expérience au Grand Véfour. Lorsque Courault prend la tête du pavillon en 1987, il transforme l'endroit, ajoutant des rénovations qui portent la capacité d'accueil à 150 couverts dans un cadre élégant. Les clients y savouraient des plats raffinés, tels que des conchiglioni au tourteau ou des ris de veau croustillants. La dernière carte est encore visible sur les murs, témoignant d'une cuisine creative.

Les défis de l'après-Covid

Malgré plusieurs reconductions de sa concession, la dernière en 2019 pour dix ans, la pandémie a plongé l’établissement dans l’incertitude. Enfermée pendant de longs mois, la restauration a du mal à retrouver son rythme, avec une clientèle qui ne revient pas en masse comme avant 2020. « Les travaux dans le quartier ont compliqué l'accès, et le télétravail a impacté les repas d'affaires », explique Courault, ajoutant que l’augmentation des coûts des matières premières et de l'énergie a impacté sa capacité à ajuster les prix.

Son personnel est passé de 35 à seulement dix employés, et plusieurs soirées ont dû être fermées. « Ce n’était tout simplement plus rentable », déplore-t-il. Courault pointe du doigt la ville de Paris, dont la redevance annuelle avait presque doublé à 170 000 euros, ainsi que des obligations de travaux de 1,6 million d'euros dont il n’a réalisé qu’une partie. Les retards administratifs ont également compliqué ses perspectives.

Un commerce tourné vers l’avenir incertain

« Je perdais 50 000 euros par mois », lâche-t-il, expliquant que les travaux prévus ont été retardés à cause de bloquages administratifs, au moment où les services de l'État étaient accaparés par d'autres priorités, comme la reconstruction de Notre-Dame. Malgré ses demandes de révision des loyers ou de prolongation de la concession pour faciliter les prêts bancaires, la ville est restée inflexible.

De son côté, la ville de Paris a rappellé qu’elle avait exonéré Courault de 67 % de sa redevance en 2020 et que des réductions avaient été mises en place en 2021. « Cependant, les modifications contractuelles souhaitées étaient juridiquement impossibles », précise l’Hôtel de Ville. Le chef d’entreprise déplore encore devoir 136 000 euros à la municipalité et face au vide qu'il laisse, il craint que le pavillon soit laissé à l’abandon : « Dans le contexte électoral, il n’y a guère d’espoir que quelqu’un souhaite s’engager dans ce projet à l’avenir. »

Les habitués du parc Montsouris expriment leur tristesse face à cette fermeture. « C’était un lieu exceptionnel, même un peu cher, mais un endroit où l’on pouvait profiter d'un bon repas », confie Martine, promeneuse dans le parc. Les craintes d'abandon ou de dégradation pèsent sur un lieu qui symbolise tant de souvenirs gastronomiques.

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