Olivier B., vice-président du tribunal de Blois, vit des heures sombres après avoir été mis en examen pour des accusations graves, notamment de participation à une association de malfaiteurs, de cyberharcèlement, ainsi que de diffusion non consentie d'images à caractère sexuel. Cette affaire, révélée initialement par Mediapart, soulève des questions cruciales sur la sécurité et le devenir des victimes de violences conjugales.
Les faits, qui ont commencé à émerger après la séparation d'Olivier B. et de son ex-femme, Aurélie, en 2014, se sont intensifiés. Selon l'avocate de la plaignante, Me Xavier Autain, la situation a « explosé ces 18 derniers mois », avec la découverte de photos intimes de la plaignante sur le dark web, accompagnées de photomontages pornographiques.
Des groupes de discussion, surnommés « dark rooms », auraient ainsi partagé des informations personnelles sur Aurélie, y compris son adresse et des appels à son enlèvement et à la violence. Ce contexte inquiétant a poussé Aurélie à porter plainte en 2020, mais c'est seulement en 2024 qu'une enquête sérieuse a débuté, déclenchée par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
D’après des sources judiciaires, une perquisition au domicile d’Olivier B. avait déjà été effectuée en juin, mais la situation s’était calmée avant de reprendre de plus belle quelques semaines plus tard. Actuellement, le magistrat fait face à un contrôle judiciaire strict, l'empêchant de quitter le territoire ou de s'approcher de son ex-femme.
Le ministère de la Justice a indiqué qu'une demande d'interdiction temporaire d'exercer sera bientôt présentée au Conseil supérieur de la magistrature. Pendant ce temps, l'avocat d'Olivier B. souligne que « mon client est présumé innocent et il conteste les faits qui lui sont reprochés ».
Cette affaire met en lumière l’usage de la technologie pour harceler et humilier, un phénomène hélas en recrudescence à mesure que le monde numérique évolue. Selon des experts en cyberviolence, des cas similaires se multiplient, soulignant l’urgence d'une législation plus stricte et d'une meilleure sensibilisation face à ce fléau social.
Au cœur de cette tragédie se trouve une question fondamentale : comment protéger efficacement les victimes de harcèlement numérique et garantir leur dignité dans un monde de plus en plus connecté ?







