Cette semaine, le cinéma propose une palette variée entre émerveillement et déception. Dans Resurrection, le jeune réalisateur chinois Bi Gan nous entraîne dans un voyage onirique à travers le XXᵉ siècle. Le film explore les souvenirs et les réminiscences avec une créativité sansbornée, tissant des récits captivants. De son côté, Lady Nazca s’attaque à la vie de Maria Reiche, l'archéologue visionnaire qui a consacré sa vie à percer les mystères des lignes de Nazca, offrant une performance remarquable de Devrim Lingnau, Olivia Ross et Guillaume Gallienne.
D'autres sorties attirent également l'attention. La Petite Cuisine de Mehdi d'Amine Adjina marque un premier pas réussi dans le cinéma, portant un regard sensible sur les tensions culturelles. Dans Love Me Tender, adapté du livre poignant de Constance Debré, nous assistons au combat d'une mère, merveilleusement interprétée par Vicky Krieps, pour maintenir le lien avec son fils après un rupture douloureuse. Ce film souligne l'impact d'une société hétéro-normée sur les vies individuelles.
En revanche, certains films peinent à convaincre. Animal Totem de Benoît Delépine cherche à délivrer un message écologique mais souffre d’un manque de rythme. La Condition, avec une distribution solide, tente de réinterpréter un drame bourgeois de 1908, mais l'adaptation tombe souvent dans des clichés et un langage figé. Le tout manque d'une vraie profondeur émotionnelle, rendant l'ensemble moins captivant.
« Resurrection » ★★★★★
Un voyage à travers le temps
Dans Resurrection, Bi Gan nous transporte dans un espace labyrinthique où se mêlent rêves et réalités. Le protagoniste, « Rêvoleur », se bat contre un régime anti-rêve et utilise ses songes pour échapper à la banalité de l'existence quotidienne. Ce film, riche visuellement, évoque des thèmes de réincarnation et de mémoire tout en offrant une critique politique acerbe. Les références au cinéma noir, à des intrigues d'escroquerie et à une esthétique vampirique s’entrelacent pour créer un récit immersif.
Les nuances de Animal Totem ✭✭
Un essai fable ou essai cinématographique ?
Dans Animal Totem, Darius, incarné par Samir Guesmi, erre à travers la France, menotté à sa propre valise, à la recherche d'un sens tantôt tragique tantôt comique. Le film essaie de croquer un portrait de la société contemporaine à travers une série de rencontres hétéroclites. Cependant, cette tentative de critique sociale échoue à captiver, laissant le spectateur sur sa faim.
En attendant d'autres nouveautés
Amine Adjina, avec La Petite Cuisine de Mehdi, réussit à créer un équilibre entre comédie et drame dans un récit touchant sur l'identité culturelle. Ce film aborde les complexités identitaires avec humour et sensibilité. Love Me Tender, de Anna Cazenave Cambet, s'articule autour des dilemmes d’une mère queer face aux conséquences de son choix de vie sur sa relation avec son enfant. Cette œuvre traduit des émotions authentiques, accentuées par la voix off introspective de la mère.
Bien que la semaine ait proposé des films décevants comme La Condition, des récits puissants et engageants tels qu'Resurrection et Love Me Tender méritent d'être vus. Au fil des critiques, la créativité de certains réalisateurs se distingue, plaidant pour une expérience cinématographique mémorable.







