À partir du 1er janvier 2026, treize villages de la communauté de communes de Mad et Moselle vont rompre avec la pratique du ramassage porte à porte des déchets. Cette décision, prise lors d'un vote par les maires concernés, vise à instaurer des points de collecte volontaire. Selon Suzon Tassin, responsable de la mission déchets de la communauté, cet effort répond à des objectifs économiques et environnementaux, souhaitant non seulement réduire les coûts, mais aussi minimiser la quantité de déchets générés.
Ce modèle de collecte n'est pas inédit en France. D'autres localités, comme en Haute-Gironde, ont tenté des initiatives similaires avec un succès varié, parfois confrontées à l'opposition des habitants. Des collectifs, comme « Touche pas à mes poubelles », se sont mobilisés pour contester ces changements, ce qui révèle des tensions autour de la gestion des déchets.
Dans le cas de Mad et Moselle, l'initiative pourrait concerner environ 3 200 habitants, encouragés par des habitudes de tri bien ancrées et un système de redevance incitative. « Nous avons déjà constaté une baisse significative des volumes collectés, car les habitants trient plus efficacement et pratiquent le compostage », explique Suzon Tassin. En conséquence, lors des passages des camions, seulement 40 % des poubelles sont remplies, faisant peser la nécessité d'optimiser les ressources de collecte.
Les points de collecte, bien qu'exigeant quelques déplacements supplémentaires pour les habitants, semblent répondre à un besoin réel. En effet, cette mesure pourrait engendrer une réduction de 15 % sur les factures de déchets des foyers concernés, offrant une incitation économique non négligeable. Par exemple, une famille de quatre membres pourrait voir sa facture annuelle, qui s'élevait à environ 295 euros, baissée de 18 % en 2026, sous réserve de respecter un quota précis de déchets.
Certains analystes des politiques de gestion des déchets estiment que la clé du succès réside dans l'implication locale et la préparation adéquate des habitants. À l'opposé, la mise en œuvre rapide d'un tel système sans consultation pourrait engendrer des résistances, comme cela a été le cas dans d'autres communes de France. Il est essentiel de considérer les spécificités locales et les comportements des citoyens pour garantir l'adhésion à ces nouvelles pratiques.
Pour compléter ce tableau, des initiatives d'entre-aide entre voisins sont envisagées pour soutenir les personnes âgées ou moins mobiles en matière de transport vers les points de collecte. Ainsi, Mad et Moselle ne transforment pas seulement leur système de déchets, mais cherchent aussi à renforcer le tissu social de leurs communes.







